L'Algérie est en mesure de reproduire l'expérience américaine réussie dans l'exploitation des gaz de schiste, mais ne doit le faire que sur le long terme, a estimé l'ancien ministre algérien de l'Energie et consultant international, Nourredine Aït Laoussine. «Reproduire actuellement le succès américain dans l'industrie des gaz de schiste est possible en Algérie mais cela doit être considéré comme un objectif à long terme», lorsque les conditions techniques et économiques seront réunies, a-t-il indiqué dans une interview en ligne au Groupe international CWC, organisateur d'événements énergétiques, basé à Londres. «La mise en œuvre d'un tel objectif requiert un transfert de la technologie des compagnies pétrolières internationales, une régulation favorable et un cadre d'investissement, explique-t-il dans cet entretien diffusé sur le site internet de CWC, qui organisera dimanche prochain à Alger une conférence internationale sur les perspectives énergétiques en Algérie. Le potentiel algérien en gaz de schiste est très prometteur avoisinant peut-être ses réserves en gaz conventionnel, souligne M. Aït Laoussine qui préside Naltchik, un bureau de consulting en énergie, basé en Suisse. Se disant favorable à l'exploitation des gaz de schiste, M. Aït Laoussine relève que le plan lancé par le gouvernement algérien pour remplacer les réserves d'hydrocarbures, non renouvelables, «vise à intensifier l'investissement dans les hydrocarbures conventionnels et non conventionnels, aussi bien dans les régions déjà exploitées que dans celles encore inexplorées. Pour exécuter ce plan, le groupe Sonagramme avait porté ses prévisions d'investissement de 65 milliards de dollars à 80 milliards de dollars d'ici à 2016, rappelle à ce propos le consultant pétrolier. Interrogé sur le rôle des compagnies internationales dans le développement du programme algérien des énergies renouvelables, M. Aït Laoussine a estimé que cette collaboration avait besoin «d'un modèle de partenariat spécifique qui intègre les compagnies locales dans un processus d'industrialisation». Ce modèle requiert également, selon lui, un cadre fiscal adéquat pour les compagnies étrangères puisque l'essentiel de l'électricité solaire produite sera destinée au marché local.