Pour qu'ils restent fidèles aux idéaux et principes du parti et qu'ils honorent leur mandat parlementaire, le FFS a invité hier, à Alger, ses têtes de liste aux élections législatives du 10 mai prochain pour un serment politique et éthique. C'était aussi une occasion pour la formation de Hocine Aït Ahmed de définir la finalité de sa participation tactique à ce scrutin diversement apprécié aussi bien par des acteurs politiques que par les populations. Il en ressort ainsi que le FFS met d'ores et déjà le cap sur «une remobilisation militante et citoyenne autour des revendications plurielles dans un cadre pacifique». Cela s'est passé à quelques heures du début officiel de la campagne électorale pour une échéance que le premier secrétaire du parti qualifie de non-ordinaire. Ali Laskri a indiqué, dans son allocution, que «ces élections ne sont pas ordinaires pour au moins deux raisons majeures qui, justement, parce qu'elles sont majeures, se rejoignent». La première raison, expliquera-t-il, est relative à «la situation désastreuse que vit le pays à tous points de vue». Ce désastre se traduit, selon la lecture de Laskri, par «l'émergence de la violence comme acteur politique majeur reconnu par le pouvoir». Le désastre se décline aussi par «la déliquescence du système politique et judiciaire qui permet aujourd'hui à des bandes criminelles de faire régulièrement reculer l'Etat dans différentes régions du pays et imposer la loi de l'omerta à la population». La seconde raison, citée par Laskri, évoque le contexte régional et international qui, «à l'image du contexte national, mêle des éléments de contestations populaires à des offensives impérialistes et néo-colonialistes particulièrement cyniques». L'orateur dira que «les campagnes de dislocation sociale et politique des Etats issus des anciennes colonies se mènent actuellement au nom de la défense des peuples et des droits de l'Homme». Abordant la question des objectifs recherchés à travers la participation, le premier secrétaire du Front des forces socialistes soutient qu'une «élection qui ne se tient pas dans un contexte ordinaire ne peut avoir la même finalité qu'une élection ordinaire». Partant de ce postulat, le FFS se fixe de nouveaux défis. Pour Ali Laskri, «cette campagne a pour finalité de remobiliser les militants et les citoyens autour de leurs revendications politiques, sociales, économiques et culturelles. Cette campagne n'a pas pour but de proposer un programme de gouvernement. Cette campagne a pour but de faire reprendre aux Algériens le chemin du militantisme politique et de l'organisation citoyenne». Dans son intervention, maître Mostefa Bouchachi, tête de liste du FFS à Alger, a mis en évidence les raisons politiques ayant amené le parti à prendre part à ces élections. Il dira que «le FFS participe, non pas pour aider le régime, mais pour préserver le pays».