Le médiateur international Lakhdar Brahimi a appelé les grandes puissances mondiales à présenter au Conseil de sécurité des Nations unies une résolution sur la base de l'accord dégagé en juin à Genève en faveur d'un gouvernement de transition en Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a jugé lors d'une conférence de presse au Caire qu'une résolution était inutile et a reproché à ses partenaires de l'ONU d'entretenir la violence en soutenant les rebelles. La Russie et la Chine ont opposé à trois reprises leur véto à des résolutions condamnant le régime de Bachar al-Assad. La déclaration de Genève, conclue le 30 juin sous la médiation de Kofi Annan, alors émissaire international, prône l'instauration d'un gouvernement de transition en Syrie sans toutefois préciser le rôle d'Assad dans ce processus. «Il est important que la déclaration de Genève devienne une résolution du Conseil de sécurité afin de disposer de l'autorité nécessaire à sa transformation en un projet politique applicable», a commenté Lakhdar Brahimi. Le diplomate algérien s'exprimait après une rencontre avec Sergueï Lavrov et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, au Caire. «J'encourage les membres du Conseil de sécurité à continuer les discussions pour parvenir à cette solution», a-t-il poursuivi. Lavrov a reconnu que les deux parties en présence en Syrie doivent être obligées à s'asseoir à la table de négociations, précisant que son pays soutenait la déclaration de Genève. «Malheureusement, certains pays qui étaient présents à Genève ne dialoguent pas avec le gouvernement mais seulement avec l'opposition et l'encouragent à poursuivre la lutte jusqu'à la victoire et cela a des conséquences négatives», a dit Lavrov. «Nous n'avons sans doute pas besoin d'une résolution», a-t-il encore jugé. Selon lui une résolution conduirait à plus d'instabilité en Syrie en créant les conditions d'une disparition du gouvernement syrien. «Ce serait la recette idéale pour poursuivre le bain de sang», a-t-il affirmé. Elarabi a noté que les divergences entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont le premier obstacle à une solution applicable dans le conflit.