Les divergences russo-américaines bloquent les efforts internationaux pour le règlement du conflit, estiment certains observateurs internationaux. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a jugé insuffisante une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, préconisée par Moscou, qui veut pousser cette instance à adopter un accord, conclu en juin à Genève sur une transition politique en Syrie, mais qui n'appelle pas au départ de M. Assad. «Cela n'a pas de sens de passer une résolution sans conséquence, parce que nous avons déjà vu plusieurs fois qu'Assad passait outre et continuait d'attaquer son propre peuple», a-t-elle dit, au dernier jour du sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique, à Vladivostok dans l'Extrême-Orient russe. Elle a dit vouloir continuer à travailler avec son homologue russe Sergueï Lavrov, qu'elle a vu la veille, sur une résolution liée à l'accord, tout en répétant que celle-ci ne «sera efficace que si elle inclut des conséquences en cas de nonrespect». Mme Clinton a ajouté que si les différends persistent avec Moscou, les Etats-Unis «œuvreront avec des Etats partageant le même point de vue pour soutenir l'opposition syrienne afin de hâter le jour où Assad tombera (...)». Les alliés européens des Etats-Unis ont évoqué samedi de nouvelles sanctions contre Damas, et le ministre belge Didier Reynders a même mentionné un «devoir d'ingérence» si Moscou et Pékin continuaient de bloquer les initiatives internationales, en opposant leur veto au Conseil de sécurité.La mésentente entre la Russie et les Etats-Unis, qui réclament le départ d'Assad, survient au moment où M. Brahimi a entamé sa première mission dans la région. M Brahimi a jugé «indispensable» le soutien de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise qui entre, le 15 septembre, dans son 18e mois. Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, qui a pris officiellement ses fonctions le 1er septembre, arrivé dans la journée de dimanche au Caire, n'entamera ses entretiens que ce matin avec le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, selon une source de l'organisation. Il prévoit de se rendre aussi à Damas, dès que «les derniers détails de cette visite auront été finalisés», selon son porte-parole. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août en admettant l'échec de ses efforts et en l'attribuant à un manque de soutien des grandes puissances. Pendant ce temps, les combats entre soldats et rebelles et les bombardements des troupes font rage notamment à Alep. R. I.