Le président Barack Obama a été réélu mardi confortablement pour un second mandat en dépassant largement les 270 voix requises pour battre son rival républicain Mitt Romney qui a perdu quasiment tous les Swing states (Etats-pivots) déterminants dans les élections présidentielles américaines. Sur les 538 voix des grands électeurs formant le collège électoral, le président Obama a recueilli plus de 300 voix contre plus de 200 pour Romney alors que 270 sont nécessaires pour avoir la majorité absolue. Mais en terme de décompte du vote populaire calculé à l'échelle nationale, les résultats confirment les sondages nationaux qui prédisaient un match serré entre les deux candidats. Selon ces résultats, le président Obama a recueilli 50% des voix du vote populaire contre 49% pour Romney, avec une différence de près de 700 000 voix en faveur d'Obama. Un peu plus de deux heures après l'annonce des résultats, le candidat républicain a reconnu sa défaite à l'élection présidentielle face au président sortant Barack Obama. Devant ses partisans réunis à son quartier général de Boston, il a souligné qu'il avait appelé son rival démocrate par téléphone pour reconnaître sa défaite, tout en ajoutant qu'il priait pour que le président Obama réussisse à guider le pays. Peu de temps après, ce fut au tour du président Obama de prononcer son discours de victoire devant ses partisans qui l'attendaient impatiemment à son quartier général à Chicago. «Ce soir, plus de 200 ans après qu'une ancienne colonie ait acquis le droit de déterminer elle-même son destin, l'œuvre de perfection de notre union avance encore», a-t-il clamé. Dans un discours conciliateur, il a tendu la main aux républicains en soulignant que «malgré toutes les différences que nous avons, nous partageons certains espoirs pour l'avenir des Etats-Unis». Mais le président Obama reprend son chemin vers son bureau ovale de la Maison-Blanche avec une épine dans le pied suite à la victoire enregistrée mardi par les républicains aux élections législatives leur permettant de garder le contrôle de la Chambre des représentants même si le Sénat reste dominé par les démocrates. Ce qui ne va pas faciliter la tâche du président pour faire passer ses futurs projets de lois face au blocage attendu des républicains, notamment pour les questions liées à la gestion de la dette, au déficit budgétaire et à la fiscalité. C'est que les Etats-Unis risquent un défaut de paiement si le plafond légal de leur dette publique n'est pas relevé avant fin décembre 2012. Fixée à 16 394 milliards de dollars, cette limite maximale de la dette fédérale devrait être atteinte d'ici à la fin de l'année alors qu'en cas de non relèvement du plafond, cela signifie que les Etats-Unis ne pourront pas payer les dettes arrivées à échéance ni régler certaines dépenses et devront, en conséquence, opérer des coupes budgétaires automatiques. Mais les républicains menacent de ne pas approuver un relèvement du plafond de la dette s'ils n'obtiennent pas, en retour, des coupes massives dans les dépenses publiques. Par ailleurs, un bras de fer s'annonce également sur la question des allégements de l'impôt sur le revenu adoptés sous la présidence de George W. Bush et qui arriveront à échéance à la fin décembre prochain. Or, Barack Obama ne souhaite mettre un terme à ces cadeaux fiscaux que ceux servis aux riches mais en les maintenant pour les catégories moins aisées, ce que refusent les républicains. Une situation augurant de laborieuses négociations et difficiles compromis à venir entre les deux camps. Ce sont autant de dossiers qui ne permettraient pas au président Obama de savourer pleinement sa victoire pour son second mandat de quatre ans à la Maison-Blanche.