Les élections locales du 29 novembre prochain sont donc une réalité. Il fallait se rendre à l'évidence et dans la foulée, remercier le FFS d'avoir fait actionner les cloches qui ont tiré la wilaya de Constantine de sa longue et pénible somnolence. Hélas, la pesanteur du vide est toujours aussi lourde. Les élections locales sont uniquement un sujet que l'on découvre dans les médias. La rue, elle, les ignore totalement et le plus drôle est que les partis politiques demeurent totalement absents. Le siège de la mouhafada du FLN est souvent fermé et quand ce n'est pas le cas, les discussions des militants ne sont que des critiques qui divisent considérablement les militants. La dernière décision de la direction du parti, qui a écarté l'ancien mouhafedh pour des raisons qui ne sont jamais claires, est certainement le sujet central du mécontentement collectif. Il faut souligner que cette décision a beaucoup influé sur la confection des listes des candidats qui sont majoritairement contestées. Il va sans dire que dans le camp du FLN, la contestation de tout et de rien est devenue le sport préféré de tous et cela veut dire que la perturbation est loin de préoccuper les «décideurs». Ils sont sûrs de remporter la victoire et, il faut en convenir, rien ne présage une autre issue. Du moins pour la commune du chef lieu de wilaya. Et qu'en est-il des autres partis politiques. Bien malin celui qui pourra en dire quelque chose. Aussi bien le RND que les autres formations politiques se contentent d'un «travail de proximité». Pour le moment, cette option se limite à son simple énoncé puisque tous les Constantinois ignorent où est le RND et où sont les autres partis politiques. Bien sûr, il y a eu la visite de Louisa Hanoune mais celle-ci s'est contenté de réunir ses militants pour prononcer devant eux un long et ennuyeux discours. Le citoyen qui éprouve de la peine à se déplacer, vu le manque cruel de moyens de transport, qui paie son kilo de pomme de terre à 70 DA, ne se soucie guère des ennuyeuses tirades de la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Il a fallu par la suite attendre l'arrivée du secrétaire général du FFS. Celui-là aussi n'est pas venu pour parler au peuple. Il est juste venu pour présenter les candidats de son parti aux élections communales et de wilaya. Des candidats quasi inconnus sauf pour la commune du Khroub où, contre toute attente, est confirmé en tête de liste le professeur Aberkane. Cette personnalité très respectée aussi bien au Khroub, sa commune de résidence, qu'à travers tout le territoire, ancien ministre et évidemment professeur de médecine, a toujours été un fidèle militant du FLN. Comment se fait-il alors qu'il se retrouve à la tête des candidats choisis par le FFS. Cette candidature est en effet la grande curiosité des prochaines élections locales et d'ores et déjà, elle focalise autour d'elle toutes les attentions. Aussi bien celles de la population que celles des autres candidats qui risquent de se faire sérieusement bousculer. Déjà on commence à en découdre. Certes, la personnalité de Pr Aberkane aura un poids incontestable mais il aurait dû conserver sa dignité en cédant la place à des militants plus jeunes tout en les assistant avec sa longue expérience. Son retour sur la scène politique n'est donc pas passé inaperçu et sa seule présence dans les listes des candidats suffit à limiter le nombre des abstentionnistes qui sont malheureusement très nombreux. En effet, sur la scène publique constantinoise, cette tendance est la plus marquante. Compte tenu des multiples problèmes dans lesquels se débat la population et suite des retraits inexpliqués des partis politiques, l'abstention risque de connaître un record jamais égalé.