L'armée israélienne a tiré dimanche des coups de semonce en direction de la Syrie après la chute d'un obus de mortier syrien dans la partie du Golan occupée par Israël, premier incident du genre depuis près de 40 ans, selon des sources militaires israéliennes. En réaction à cette brusque montée de tension qui s'est produite après une série d'incidents ces dernières semaines, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a averti qu'Israël réagirait «plus durement» en cas de nouveaux tirs syriens. «Un nouveau tir vers le territoire israélien provoquera une réaction plus dure, dont la Syrie paiera le prix», a prévenu Barak en expliquant dans un communiqué que le tir de sommation de dimanche dernier devait être interprété comme «le signe qu'Israël ne tolérera pas de bombardements contre [son] territoire». L'armée israélienne a précisé qu'un «obus de mortier a touché un poste de l'armée israélienne sur le plateau du Golan près de la frontière israélo-syrienne, dans le cadre du conflit interne en Syrie. En réponse, les soldats israéliens ont tiré des coups de semonce en direction des zones syriennes». Selon des sources militaires israéliennes, les artilleurs israéliens ont délibérément manqué la position syrienne. Le porte-parole en chef de l'armée, Yoav Mordechaï, a noté sur sa page Facebook que ce «tir de sommation» était le premier tir israélien contre la Syrie depuis la fin en 1974 des affrontements ayant suivi la guerre israélo-arabe du Kippour en octobre 1973. En septembre 2007, un raid aérien israélien, reconnu ensuite implicitement mais jamais officiellement, revendiqué par Israël, avait cependant visé un objectif en Syrie, «un bâtiment militaire non utilisé» d'après Damas, un réacteur nucléaire selon les Etats-Unis.