Affaiblies par la résistance de Damas, sur le double plan politique et militaire, pressées par l'administration américaine, les différentes factions de l'opposition syrienne sont parvenues, hier, à se mettre d'accord sur l'initiative de l'ancien député Riad Seif, après de longues tractations, à Doha, chapeautées par le Qatar et la Ligue arabe. Plan qui vise à doter ses courants d'un nouvel organisme baptisé « Comité de l'initiative nationale syrienne », en vue de la formation d'une instance exécutive susceptible de traiter avec la communauté internationale et de canaliser les aides. L'opposant Ziad Abou Hamdan a affirmé qu'il n'y avait « plus aucune divergence » entre les composantes de l'opposition et que les discussions portaient maintenant sur « la formation d'un gouvernement intérimaire ». L'opposition s'est également entendue sur « l'unification des conseils militaires » combattant le régime de Bachar Al Assad. Après avoir rejeté, dans un premier plan, toute idée de céder la place à un autre organisme pour représenter l'opposition, craignant de perdre son statut de seul « interlocuteur » vis-à-vis notamment de l'Occident, le Conseil national syrien (CNS), de plus en plus critiqué pour son manque de représentativité, en particulier par l'administration américaine, a fini par lâcher prise et soutenir le projet. « L'essentiel est que c'est un accord sur la nécessité d'œuvrer pour la chute du régime et qui spécifie clairement qu'il n'y aura aucun dialogue avec Bachar Al-Assad », a affirmé Ahmad Ramadan, membre dirigeant du CNS, dont l'organisation vient de renouveler ses instances, avec l'élection d'un nouveau SG présidé par le chrétien et ancien communiste, Georges Sabra. Le CNS, de l'avis de plusieurs de ses responsables, a été soumis, samedi, à d'intenses pressions du Qatar, des Emirats Arabes Unis, de la Turquie, et des Etats-Unis pour adopter le plan de Riad Seif. Sur le terrain, le risque d'une escalade militaire dans le Golan occupé n'est plus à écarter. L'armée israélienne a, pour la première fois, tiré des coups de semonce en direction de la Syrie à la suite de la chute d'un obus de mortier dans le nord d'Israël. C'est le premier incident du genre depuis la fin de la guerre israélo-arabe d'Octobre 1973.