Un spectacle chorégraphique en hommage aux martyrs de la cause palestinienne a été donné samedi à Alger lors de la deuxième soirée de compétition de la quatrième édition du Festival international de danse contemporaine (Ficdc). Le chorégraphe palestinien Maher Al-Shawmereh de la compagnie «Orient and Dance Theatre» (théâtre de l'orient et de la danse) a présenté un spectacle exécuté en solo, intitulé «Au-delà du mur», symbolisant l'enfermement et la souffrance du peuple palestinien, par un savant mélange de théâtralité et de minimalisme qui a ému le public du Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Dans un décor constitué d'un rideau et d'un champ de foin, le danseur a présenté une chorégraphie basée sur des déplacements confinés dans un espace réduit, jouant essentiellement sur la tension des muscles et une gestuelle mimant la lamentation. Une danse évoquant la tragédie d'un peuple pris sous le joug de l'oppression, servie par une musique où les sonorités profondes du luth accentuent le côté poignant du spectacle. La scénographie permet au chorégraphe, debout derrière le rideau, de clôturer son spectacle par une note d'espoir à travers une ombre grandissant jusqu'à dépasser le mur, métaphorisant ainsi un affranchissement possible. A ce propos, Maher Al-Shawmereh déclarera à la fin du spectacle qu'il est «très heureux d'être dans un pays libéré grâce à ses martyrs», alors que dans le sien, «les martyrs n'ont pas encore réussi à le faire». Il ajoutera avoir voulu «commencer par observer une minute de silence, mais qu'il «n'était plus le temps de se taire», en évoquant l'actualité tragique de Ghaza, prise depuis mercredi sous les bombes de l'occupant israélien. Organisé dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, le quatrième Fidc a vu, par ailleurs, la présentation de trois autres spectacles donnés respectivement par la compagnie de la Maison de la culture de Aïn Defla, la compagnie Zadam de Hongrie et de la compagnie vénézuélienne de la Fondation nationale de danse. En outre, cette soirée a été marquée par un hommage rendu au danseur et chorégraphe franco-algérien Kamel Ouali qui a, entre autres, réalisé le spectacle d'ouverture du deuxième Festival culturel panafricain en 2009. Sous l'intitulé «Mouvements en liberté», le quatrième Fidc se poursuit jusqu'au 22 novembre avec des spectacles en compétition au Palais de la culture Moufdi-Zakaria ainsi que plusieurs spectacles en off et des conférences.