Le sud de Damas était samedi en proie à de violents combats et à des bombardements, au moment où le chef du Parlement d'Iran, grand allié du régime syrien, se rend en Turquie qui a demandé à l'Otan de déployer des missiles Patriot à sa frontière avec la Syrie. Après une nuit de combats, Qadam et Tadamoun, deux quartiers pauvres du sud de Damas depuis lesquels les rebelles tentent de prendre la capitale, étaient toujours le théâtre d'affrontements et de tirs de l'artillerie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'autre grande ville du pays, Alep (nord), toujours disputée après cinq mois de guérilla urbaine, était également déchirée par des combats meurtriers, a ajouté l'OSDH, qui a aussi fait état de bombardements sur les provinces de Deraa (sud), d'Idleb (nord-ouest) et de Deir Ezzor (est). Ces dernières semaines, les rebelles ont gagné du terrain dans l'est, chassant l'armée d'un important secteur proche de l'Irak, ainsi que dans le nord, où ils tiennent désormais une large zone à la lisière de la Turquie dans les provinces d'Alep et d'Idleb. De son côté, le régime a réduit ses ambitions territoriales pour se concentrer sur une ligne partant du sud, passant par Damas et le centre de la Syrie et rejoignant le pays alaouite et la côte, dans le nord-ouest, estiment des analystes. Dans la province d'Alep, les rebelles s'apprêtent à lancer un assaut sur une des dernières places fortes de l'armée, la base Cheikh Souleimane. Pour eux, sa prise est inéluctable : «C'est une question de jours», affirment-ils. «Le jour où Cheikh Souleimane tombe, c'est tout l'ouest d'Alep qui sera enfin libéré. Et en 45 jours, Alep sera à son tour délivrée», promet cheikh Taoufik, un chef rebelle local. Sur le front diplomatique, le chef du Parlement iranien Ali Larijani est attendu en Turquie, au lendemain d'une rencontre avec Bachar al-Assad à Damas.