Intervenant à partir de la Grande-Bretagne, le commandant des forces armées américaines a salué «les efforts accrus de l'Algérie» pour assurer la sécurité de ses frontières, en particulier avec le Mali, et empêcher les groupes terroristes de circuler librement. Le général Carter Ham a également défendu la position algérienne vis à vis du conflit du Sahel indiquant que l'Algérie avait une compréhension «très profonde» et «exhaustive» des défis et qui nécessite un règlement négocié de la crise. En effet, le général américain, Carter Ham, qui intervenait à Londres devant le Think tank britannique des affaires internationales, a relevé que les responsables civils et militaires algériens ont «une compréhension très profonde et exhaustive des défis qui se posent dans le nord du Mali et, plus largement, dans la région» du Sahel. Interrogé sur la position algérienne à l'égard du dossier malien après son intervention intitulée «la protection des intérêts des Etats-Unis et l'appui aux capacités africaines», le général américain a d'abord qualifié sa visite en Algérie en septembre dernier, de «très bonne». Il a ensuite indiqué avoir constaté que «les Algériens préfèrent absolument un règlement négocié» avant d'affirmer que «tous les efforts doivent être déployés pour trouver une solution négociée pour le Nord du Mali». Ham a considéré, cependant, que «bien que des négociations soient en cours, il est prudent de se préparer à une éventuelle intervention militaire qui pourrait être nécessaire». Au cours de son intervention, le général Ham a particulièrement salué «les efforts accrus de l'Algérie» pour assurer la sécurité de ses frontières, en particulier avec le Mali, et pour empêcher, selon lui, une libre circulation des éléments d'Al-Qaïda et d'autres groupes. A une Question sur la présence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au nord du Mali, Ham a répondu que lors des discussions avec de hauts responsables militaires et civils des pays de la région, il a constaté une «unanimité» autour de deux points, même si, selon lui, il peut y avoir quelques différences dans l'approche de la question. Il s'agit, a-t-il dit, de «la nécessité de préserver l'intégrité territoriale du Mali, excluant tout appui à un mouvement séparatiste» et du refus de «la présence continue de l'Aqmi au nord du Mali», qui est «inacceptable pour les Maliens, pour les pays de la région et pour la communauté internationale», a insisté M. Ham. Estimant que l'Aqmi «est plus fort aujourd'hui qu'il ne l'était il y a un an», le commandant d'Africom a attribué cette situation au fait que cette organisation terroriste régionale bénéficie d'un refuge au nord malien et de financements. «L'Aqmi est la branche terroriste la mieux financée grâce aux fonds qu'elle reçoit par le biais des enlèvements contre rançon, ou par son lien avec le trafic de stupéfiants et autres trafics illicites», a-t-il souligné. Il a rappelé, en outre, qu'Aqmi était une organisation «qui dispose de beaucoup d'armes et de combattants, dont un grand nombre était revenu au nord du Mali suite à l'intervention militaire en Libye», en 2011. Soulignant que cette organisation terroriste constituait «une grande menace» notamment en raison de son «extension», le patron d'Africom a estimé que «si rien n'est fait contre ce groupe, cette situation présentera un risque croissant pour les pays et les peuples de la région, et de plus en plus pour l'Europe et les Etats-Unis». Au cours de son exposé, le général Ham a également évoqué la situation en Libye dont il a relevé «la grande fragilité» en soulignant que le seul élément positif est la tenue d'élections qui auront permis au peuple libyen de choisir ses propres dirigeants. La situation dans ce pays est «désordonnée, problématique et il y a beaucoup de défis à relever. Il n'y a pas d'institutions gouvernementales à proprement parler et il y a des milices bien armées et équipées activant hors du contrôle du gouvernement» à travers la Libye, a-t-il résumé. Le général américain a exprimé son inquiétude quant à la présence d'organisations islamistes en Libye avant de souligner que «la coopération américaine avec les forces de sécurité libyennes» est intervenue pour «permettre de rétablir la sécurité, à travers notamment la sécurité des frontières, la sécurité maritime et la mise en place d'une force antiterroriste libyenne».