Dans une conférence de presse, organisée au siège de la Commission nationale de surveillance des élections locales du 29 novembre, les membres de la Cnisel, à leur tête Mohamed Seddiki, ont présenté un rapport peu reluisant sur les activités des partis politiques et de l'administration durant la campagne électorale qui s'est achevée le 25 novembre. La Cnisel a noté différents dépassements, tels que le collage anarchique des affiches sur les panneaux réservés et l'utilisation des enfants pour remplir les salles des meetings. La Cnisel dénonce, aussi, la «non-neutralité» de l'administration dans certaines régions, l'utilisation des biens de l'Etat par certains candidats, la non-publication des encadreurs dans certaines régions, le refus de répondre à la question de connaître la manière de vote des corps communs, la non-couverture des journées de sensibilisation des commissions de surveillance par les médias et le refus de retrait des listes des candidats impliqués dans des affaires de corruption. Ce n'est pas tout, la Cnisel a remis un rapport évaluatif sur les remarques relevées par les commissions de communes et de wilayas. Le rapport note la présence de candidats qui disposent d'un casier judiciaire chargé. La dernière protestation en date, concernant ce sujet, a été vécue à Annaba, où six partis politiques ont saisi la Cnisel sur les dépassements des candidats du Front national démocratique (FND), dont le tête de liste de ce parti à Annaba dispose d'un casier judiciaire pour plusieurs délits. Alger et Souk-Ahras ont fait état de la même protestation. Egalement, la difficulté de retirer une copie des listes des inscrits dans certaines wilayas, la non-neutralité de l'administration dans certaines communes telles que la commune de Messelmoune, à Tipasa, où l'administration favorise un parti aux dépens des autres. Le président de la Cnisel, M. Seddiki, a, par ailleurs, annoncé la démission de la commission de surveillance de la wilaya de Batna, tant les dépassements ont été flagrants. Revenant sur la question du fichier électoral, il a déclaré que l'administration ne leur a donné que celui des wilayas, sans leur remettre les fichiers des APC et national. A cet effet, il a indiqué que des noms de personnes décédées se trouvent toujours inscrits sur ce fichier. «Nous avons relevé des noms de gens morts, des ressemblances, l'absence du nom du père ainsi que l'absence des centres de vote pour certains», a-t-il indiqué. Il a dénoncé la distribution de bulletins de vote aux électeurs à travers différentes wilayas de l'Est et s'est demandé si les 30 000 inscrits des corps communs ont été supprimés ou non. En réponse aux dernières déclarations du ministre de l'Intérieur, lequel a qualifié Seddiki de «perturbateur», ce dernier répond : «C'est un honneur pour moi d'être un perturbateur contre le pouvoir.» Il est revenu sur les dépenses des membres de la Cnisel, qui, selon ses dires, fournissent de leurs poches, dénonçant le refus de l'administration de subvenir à leurs besoins. «Nous dépensons de nos poches et c'est honteux !» a-t-il clamé.