Avouant ne pas avoir voulu être candidat à la présidence de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections (Cnisel), Mohamed Seddiki, qui présentait hier un rapport sur le déroulement de la campane électorale, a tenu à relever plusieurs irrégularités tout en affirmant que son seul objectif est la régularité et la transparence du scrutin qui dépendra des garanties des pouvoirs publics qui sont loin d'être honorées. Il évoquera même la possibilité du gel des activités de la commission qu'il dit pourtant «soudée et unie», confrontée notamment pour les commissions locales à des problèmes dont l'administration est un des principaux responsables, comme le gel des activités de la commission de la wilaya de Batna pour dénoncer les agissements de l'administration (Drag) qui rechigne comme à Alger-Centre et dans d'autres localités à lui fournir les fichiers électoraux ainsi que les listes des encadreurs des bureaux de vote notamment. «Nous espérons qu'ils reviendront à de meilleurs sentiments», dira Seddiki à ce propos, avant de s'étaler sur les «remarques» de la commission. Ainsi, Seddiki s'en prend en premier lieu à l'administration, accusée d'impartialité. A propos du fichier électoral pourtant révisé «exceptionnellement», Seddiki révélera que «des morts y sont toujours inscrits», relevant que d'autres détails manquaient comme le nom du père des électeurs ou encore les numéros des bureaux de vote dans lesquels ils devront effectuer leur devoir électoral. Pour ce qui est du vote des corps constitués (militaires), Seddiki semble se rétracter et faire des concessions sur la question, se contentant de dire : «Nous n'avons reçu aucune réponse écrite au sujet de l'inscription des militaires sur le fichier électoral». Le ministre de l'Intérieur a, rappelons-le, indiqué que les militaires vont désormais voter par procuration dans leurs communes d'origine. Relevant le recours durant la campagne à la «violence physique et à l'utilisation de l'arme blanche» par les candidats et autres sympathisants, Mohamed Seddiki n'a pas omis de cibler encore une fois le FLN et le RND auxquels il est reproché nommément «l'utilisation des symboles et des biens de l'Etat dans la campagne électorale». Le FLN est quant à lui «sommé» de s'expliquer sur les bulletins de vote qui circulent en son nom «dans 6 communes de Souk-Ahras», précise Seddiki, affirmant que le ministère de l'Intérieur a été saisi à cet effet. Le président de la Cnisel n'est pas convaincu par les explications de ce parti qui avance un complot. Il demandera que la justice soit «actionnée» . Evoquant d'autres «dérives» de la campagne électorale, il affirmera être favorable à une enquête sur le financement des partis. A travers ses réponses, Mohamed Seddiki semble avouer l'impuissance de la commission qui devrait travailler de concert avec l'autre commission des magistrats «qui, elle aussi, manque de prérogatives», avoue-t-il, même s'il affirme que la Cnisel est «unie et soudée» et que son seul objectif n'est pas l'argent comme accusent certains, mais réside dans la transparence du scrutin. «Nous leur demandons (aux autorités) des élections libres et transparentes», a-t-il conclu non sans continuer à revendiquer des indemnités pour les membres de la Cnisel, «pour rembourser les frais consentis».