Rendez-vous aujourd'hui 29 novembre pour 500 477 électeurs que compte la wilaya de Bouira, pour choisir leurs candidats afin de les représenter dans les Assemblées (APC et APW). Toutes les mesures ont été prises pour permettre le bon déroulement de ces joutes municipales, selon les services de la DRAG de la wilaya. A cet effet, 226 centres et 908 bureaux de vote seront ouverts dans les différentes contrées de la wilaya même les plus reculées, alors que 7 486 encadreurs (1 130 pour le centres de vote et 6 356 pour les bureaux de vote) ont été mobilisés à cet effet. En revanche, 34 partis politiques et trois listes indépendants sont en lice pour convoiter les 679 sièges d'APC et 43 sièges que compte l'APW. A noter que c'est le FLN et le RND qui sont les plus représentés et seront présents dans 43 communes sur les 45 que compte Bouira, le RND est déjà assuré de remporter au moins une commune, celle de Hadjra Zerga, à Sour El Ghozlane, où seule sa liste est présente. Le FFS de Hocine Aït-Ahmed sera présent dans 25 communes, le MPA de Amara Benyounès dans 19 communes et le RCD dans 14 communes, la MSP 12, le PT de Louisa Hanoune dans 8 communes. En revanche, après moins de trois semaines de campagne où les candidats et certains chefs de parti ont sillonné le territoire de la wilaya en vue de convaincre les citoyens de voter en leur faveur, chacun avec son discours et promesses. Certains chefs de parti ont fait abstraction de la wilaya de Bouira, à l'instar de Louisa Hanoune du PT, Amara Benyounès du MPA, ainsi que les responsables des formations islamistes. Par ailleurs, ce qu'il y a à retenir de cette campagne est sans doute le manque d'engouement des citoyens lors des meetings, un désintérêt clairement affiché. Même lors du passage de Belkhadem et Ouyahia, respectivement chef de file du FLN et du RND, à la maison de la culture Ali-Zaamoum, il aura fallu ramener des citoyens par bus de plusieurs contrés de la wilaya pour remplir la salle. Nous avons abordé quelques citoyens dans les rues de Bouira, où chacun est allé de sa version. Pour Ahmed, enseignant dans un lycée du chef-lieu de wilaya, «en principe, voter est un acte citoyen, civilisé, mais chez nous, ce n'est hélas plus le cas, imaginez, pour devenir candidat dans certains partis, il faut débourser une somme colossale d'argent pour se classer parmi les premiers de la liste, cela veut tout dire, c'est devenu un projet d'investissement pour récolter le maximum d'argent et faire des affaires». Un autre citoyen estime que « l'activité politique en Algérie a perdu de son sens, le pouvoir a tout fait pour décréditer l'activité politique, il n'y a qu'à regarder ces soi-disant élus pour comprendre. Les vrais politiciens sont marginalisés ou se sont carrément retirés de la scène politique, il faut qu'il ait une véritable rupture, le nouveau code communal qui donne plus de prérogatives au commis de l'Etat, à l'instar du wali et du chef de daïra au détriment de l'élu, veut tout dire. C'est une tâche et responsabilité qui reviennent de droit à l'élu. C'est l'élu qui représente le citoyen qui a voté en sa faveur.» Toutefois, hormis le spectre de la fraude craint par certains partis, à l'instar du FFS et le RCD, c'est désormais le taux d'abstention qui est appréhendé et cela arrange aussi les affaires de quelques partis politiques au détriment d'autres.