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Quel modèle de consommation énergétique pour l'Algérie ? (I)
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 12 - 2012

L'objet de ma contribution est de poser, premièrement, la problématique de l'urgence d'intégrations régionales, une synchronisation des politiques publiques et d'un nouveau modèle de consommation énergétique mondial face au réchauffement climatique afin d'éviter cette situation alarmante tant pour l'humanité, et ce qui m'intéresse en tant qu'Algérien, pour l'Afrique du Nord. Deuxièmement de poser la question de la situation et des perspectives de l'Algérie face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales.
Le réchauffement climatique : une situation alarmante en Afrique du Nord L'Agence internationale de l'énergie (AIE) et le dernier rapport de la banque mondiale suite à la dernière réunion de Doha, prévoit que le niveau des émissions mondiales de CO2 entraînera à long terme, une hausse de la température moyenne de plus de 3,5° C avec l'élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait se révéler deux à trois fois plus importante que prévu au cours de ce siècle. Une étude publiée le 22 juin 2012 par le Conseil national de la recherche américain, prévoit une montée des eaux tout autour du globe allant de 8 à 23 cm d'ici 2030, par rapport au niveau de 2000, de 18 à 48 cm d'ici 2050, et de 50 cm à 1,40 m d'ici 2100. Mais des séismes de magnitude 8 ou davantage pourrait provoquer une montée plus importante. L'Afrique est-elle responsable de cette situation dramatique ? Alors que ce sont les nations les plus développées et certains pays émergeants comme la Chine devenue le premier pollueur avant les USA qui contribuent le plus à la dégradation de l'environnement ? Le réchauffement climatique, facteur stratégique, qui semble être occulté avec l'actuelle crise économique mondiale, peut avoir des conséquences dramatiques avec cette désertification croissante, comme des guerres pour se partager notamment l'eau, ressource stratégique de la vie. Pour le Maghreb, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L'eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le changement climatique pourrait placer ces pays dans des situations inconfortables puisque le volume maximal d'eau mobilisable serait déficitaire d'ici 2020. Le processus de changement climatique se traduira par une remontée des zones arides et désertiques notamment, dans la région du Maghreb. Des études prévoient une baisse des rendements agricoles au Maghreb, du fait de l'accélération de la dégradation des sols et de la perte de terres productives. Le changement climatique touchera également la production des légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30% à et une baisse de rendement du blé à près de 40%. Le changement climatique pourrait entraîner aussi une véritable crise migratoire. Dans une étude datant du 25 juin 2012 de Femise (réseau euro méditerranéen) intitulée, «le coût économique du changement climatique dans les pays MENA : une évaluation quantitative micro-spatiale et une revue des politiques d'adaptation», les auteurs notent que les impacts pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient (MENA) sont une baisse attendue du PIB de l'ordre de 0,4% à 1,3%, cette baisse pouvant même atteindre 14%, si aucune mesure de lutte et d'adaptation face au changement climatique n'est adoptée à l'horizon 2020. Les effets attendus dans ces pays couvrent la diminution des ressources en eau, la dégradation des sols, l'élévation du niveau de la mer et la pénétration des eaux salées dans les terres, etc. De tels impacts sont susceptibles d'affecter les activités économiques, avec des effets importants sur l'agriculture et le tourisme, suite à la baisse significative des rendements agricoles et à la hausse de la salinisation des terres due à l'érosion et à la pollution des sols par le sel. De plus, le changement climatique aura des effets négatifs sur les écosystèmes provoquant ainsi la diminution de la biodiversité qui affectera les espèces individuelles dans les pays du MENA. Ainsi, la hausse des températures et la baisse des précipitations attendues risquent d'augmenter la fréquence des sécheresses, ce qui va exposer de 80 à 100 millions de personnes en zones d'insuffisance en eau à l'horizon 2025. De plus, en zone urbaine, une hausse des températures de 1 à 3°C pourrait exposer entre 6 et 25 millions de personnes aux inondations côtières. Que doit faire l'Algérie face à ces mutations ? Au préalable, il est utile de relater sa situation socio-économique. Situation de l'économie algérienne Les nouvelles mutations énergétiques mondiales ont un impact stratégique sur le devenir de l'Algérie. Après 50 années d'indépendance politique en 2012, c'est toujours une économie rentière malgré ses importantes potentialités : 98% d'exportation d'hydrocarbures à l'état brut et semi brut fin 2012 et l'important 70% des besoins des ménages et des entreprises qu'elles soient publiques ou privées, le tissu productif étant en déclin, moins de 5% de l'industrie dans le produit intérieur brut. Le bilan officiel de Sonatrach donne pour 2009, 43 milliards de dollars de recettes en devises, 57 milliards pour 2010, 72 milliards pour 2011 et une prévision de 76 milliards de dollars pour 2012. Ce qui donnerait un total 522 milliards de dollars entre 2000/2011 et donc environ 560 milliards de dollars entre 2000 et fin juin 2012, allant vers 600 milliards de dollars fin 2011. Cela a permis la dépense publique d'environ 500 milliards de dollars entre 2004/2013 (dont une fraction en dinars algériens) donnant des taux de croissance et de chômage virtuels et de calmer le front social avec le retour de l'inflation du fait de l'inefficacité de la dépense publique qui avoisine 10% en 2012, une première depuis plus de 10 ans montrant que le cadre macro-économique ne peut être stabilisé artificiellement sans de profondes réformes micro-économiques et institutionnelles tenant compte des mutations mondiales. Les 193 milliards de dollars de réserve de change au 1er octobre 2012, sont également une richesse virtuelle provenant des hydrocarbures. L'utopie proposée actuellement dans une rencontre, prévue courant décembre 2012 pour relancer l'appareil productif, serait de ne pas tenir compte tant de la concurrence internationale avec l'arrivée des pays émergeants, que des nouvelles filières internationalisées, répondant à un nouveau modèle de consommation segmentée et de vouloir revenir aux schémas mécaniques dépassés des années 1970. Je recense cinq contraintes qui peuvent faire perdre à l'Algérie des parts de marché. Tout dépendra de l'évolution de la croissance de l'économie mondiale, de son modèle de consommation énergétique, de l'évolution des prix internationaux en termes réels tenant compte des fluctuations des monnaies clefs notamment du dollar et de l'euro et des coûts internes, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement. Car il serait également illusoire pour l'Algérie de miser sur un prix du baril à des prix constants de plus de 130/150 dollars qui serait un prix plancher de seuil de rentabilité pour les énergies substituables. Le passage du charbon dont les réserves exploitables dépassent 100 ans aux hydrocarbures ont été le fait de la hausse des prix du charbon. Tenant compte également de la protection de l'environnement, faisons confiance au génie humain, et face à une hausse des prix au-delà du seuil tolérable, on assisterait alors forcément à de nouvelles sources d'énergie plus rentables et donc au déplacement du modèle de consommation énergétique. Dans la conjoncture actuelle, l'Algérie se trouve confrontée à une forte concurrence internationale et donc à cinq contraintes en matière d'énergie qui limite forcément ses exportations futures. Qu'en sera-t-il aussitôt 2013/2014 terminé, les contrats à moyen et long termes algériens qui indexaient le prix de cession du gaz sur celui du pétrole alors que nous assistons de plus en plus à une déconnection, certains partenaires poussant d'ores et déjà à la la baisse des prix ? Or les investissements dans le gaz sont très capitalistiques et à maturation lente. Qu'en sera-t-il des investissements futurs et de leur rentabilité ? L'Algérie face à la concurrence énergétique mondiale La première contrainte est le projet Algérie-Italie de Galsi toujours en gestation pour ne pas dire abandonné, remettant en cause la capacité d'exportation prévue vers l'Europe de 85 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2014. Rappelons qu'un accord inter-gouvernemental relatif à ce projet a été conclu en novembre 2007 entre l'Algérie et l'Italie. Ce gazoduc doit relier Hassi-R'mel à El Kala dans sa partie «On shore» sur une longueur de 640 km. Dans sa partie «Off Shore», le projet reliera El Kala à Cagliari en Sardaigne sur une distance de 310 km. Le niveau de participation de Sonatrach prévu était de 36% et une fois concrétisé, il devait acheminer, directement en Italie, un volume annuel de 8 milliards m3 de gaz. Dans le cadre de l'arrêté du 15 décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité, publié au Journal Officiel du 10 janvier 2010 français, il était prévu que pour la Corse, les nouvelles centrales thermiques fonctionnent au gaz naturel, dès lors que le raccordement de la Corse au gazoduc Algérie-Italie via la Sardaigne (Galsi) est réalisé. Or le projet est toujours gelé comme je le rappelais dans une émission à la télévision française France 3 le 26 décembre 2011, les élus de la Sardaigne s'étant opposés à son tracé initial. La deuxième contrainte liée à la précédente est le devenir du plus grand projet de gazoduc algérien Transmed qui fournit du gaz naturel algérien à l'Italie depuis 1983 à raison de 30 milliards de m3 par an qui devait être porté à plus de 34 milliards de mètres cubes gazeux fin 2010 et 40 milliards fin 2012 avec la nouvelle stratégie offensive de Gazprom à travers Northstream et Southstream. Pour le Nortstream d'un coût évalué à 8 milliards d'euros, c'est un projet stratégique dont le tracé, d'une longueur de 1 224 km, doit à terme permettre de transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an de Vyborg jusqu'à la ville allemande de Greifswald en traversant les eaux territoriales de la Russie, la Finlande, la Suède, du Danemark et de l'Allemagne. La première conduite, d'une capacité de 27,5 milliards de mètres cubes, a été achevée en mai 2011. Une deuxième est en cours de construction et doit être entièrement posée d'ici à la fin 2012, doublant la capacité de la liaison. Quant au projet de
South Stream, concurrent direct de l'Algérie, il est destiné à livrer du gaz russe à l'Union européenne via la mer Noire, dont les travaux commenceront dès fin 2012 et non plus en 2013, comme prévu initialement pour se terminer en 2015. Long au total de 3 600 km, il doit alimenter en gaz russe l'Europe occidentale, notamment la Bulgarie, Serbie, Hongrie, Slovénie et l'Autriche, la Grèce et l'Italie, via la mer Noire et les Balkans. Il doit permettre à la Russie de contourner l'Ukraine, principal pays de transit. D'une capacité de 63 milliards de m3 de gaz, le tronçon sous-marin doit entrer en service en 2015, le coût estimatif du projet étant évalué à 15,5 milliards d'euros. L'ensemble de ces projets en plus de ce qui se passe en Syrie, ont remis en cause le projet Nabucco en décembre 2011, qui devait absorber le gaz de Shah Deniz initialement envisagé pour Nabucco qui est un projet de gazoduc reliant l'Iran et les pays de la Transcausasie à l'Europe centrale. (A suivre)


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