Le monde arabe fait face à de nouveaux défis en matière de sécurité notamment à l'issue de multiples changements ayant secoué plusieurs pays au cours des deux dernières années et les proportions alarmantes qu'a connues le crime transfrontalier à travers le monde. Il s'agit de l'état des lieux sur lequel les participants au 36e congrès des chefs de la police arabes vont se baser dans leurs travaux de deux jours à Alger qui seront conclus aujourd'hui par de nouvelles recommandations en matière de coopération internationale dans le domaine de la sécurité. Des problématiques classiques concernant notamment le terrorisme, le blanchiment d'argent, le trafic d'armes et de drogue, la police arabe se voit dans l'obligation de se pencher sur de nouveaux défis dont la lutte contre le crime électronique, la préservation de la paix sociale et de la stabilité des pays par, entre autres, la promotion des droits de l'Homme dans l'activité de police. L'importance de prendre en compte la conjoncture sécuritaire, politique et sociale dans plusieurs pays arabes a été réitérée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Dahou Ould Kablia, lors de l'ouverture du Congrès. Le représentant du gouvernement algérien a souligné que le monde arabe vit en fonction du rythme de changements profonds à tous les niveaux notamment dans le domaine de la sécurité. «Il est nécessaire de prendre des mesures efficaces et responsables pour préserver la sécurité et la stabilité de nos pays et répondre aux revendications légitimes de nos peuples, de vivre dans la sécurité et la quiétude», a-t-il affirmé et d'insister sur l'adaptation des services de sécurité aux nouveaux défis et le renforcement de la coopération entre les pays arabes dans le cadre des conventions et des stratégies à adopter pour faire face à toutes les menaces qui se multiplient avec le développement des formes d'insécurité dans le monde. Pour ce qui est de la sécurité interne et la stabilité des pays, le ministre algérien a mis en exergue l'importance du promouvoir la police de proximité et le respect des droits de l'Homme dans l'exercice des missions de police. «Il faut donner de l'importance à ses droits dans le domaine de la sécurité», a-t-il noté à la veille de la Journée internationale des droits de l'Homme. Un point sur lequel est également revenu le général-major Abdelgani Hemel, directeur général de la Sûreté nationale et président du 36e Congrès des chefs de la police arabe. «Les services de sécurité doivent travailler avec la société civile afin de garantir les droits de l'Homme et assurer un travail de proximité et de sensibilisation contre la criminalité et la délinquance», a souligné le DGSN en expliquant que cet objectif nécessite le développement et le renforcement du rôle de la police de proximité permettant notamment d'améliorer l'image de la police et sa relation avec les citoyens. Pour le patron de la Sûreté nationale, l'Algérie a atteint un niveau notable en matière de développement de ses services de sécurité et leur préparation à faire face aux changements sur les plans national et international, et ce, avec «efficacité et professionnalisme». Pour ce qui est de la coopération internationale dans le domaine de la sécurité, le général-major a assuré que de nouveaux défis feront surface dans les prochaines années d'où l'obligation de mettre en œuvre de nouvelles politiques préventives et répressives contre le crime organisé transfrontalier. Il a appelé, dans ce sillage, le secrétariat général du Congrès à introduire dans les travaux des prochaines sessions quelques thèmes déjà abordés mais pas assez. Il s'agit, entre autres, de la coopération en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, le trafic d'armes et le crime électronique. Ce dernier, a insisté le DGSN, a connu des proportions inquiétantes menaçant la sécurité des citoyens et surtout servant à communiquer entre les réseaux criminels et promouvoir leurs activités. En effet, l'Algérie a avancé dès l'ouverture des travaux du 36e congrès des chefs de la police arabe de nouvelles propositions sur des thèmes sécuritaires qu'elle considère préoccupants pour tous les pays arabes. Ces inquiétudes sont à relever dans les travaux tenus à huis clos hier et aujourd'hui avant de rendre publiques les nouvelles recommandations cet après-midi par le secrétaire général du Conseil des ministres de l'Intérieur arabes, le Dr Mohamed Benali Comane en présence de la présidente d'Interpol Mme Mireille Ballestrazzi qui a assisté aux travaux du Congrès.