Les cimaises de la galerie d'art «Aida» sont ornées d'une série de tableaux, signés par les artistes notoires Nourredine Hamouche et Abderrezak Hafiane. L'exposition qui durera jusqu'au 25 décembre donne un assez large aperçu du travail de ces deux artistes. Deux artistes qui ont exposé aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, et ce, à maintes reprises. Le visiteur ne peut être que comblé devant cette diversité de styles et de tendances. Le plasticien Nourredine Hamouche propose des travaux, réalisés sur des supports insolites. Il se plaît à réaliser ces objets, a priori, banals mais qui prennent une autre signification à ses yeux. Il leur donne une dimension personnalisée. Après les avoir peints et polis, l'artiste reproduit des signes et autres motifs berbères. Ces derniers sont chers à l'artiste. Il explique à ce propos que son penchant pour les signes berbères n'est qu'une reconnaissance au patrimoine ancestral. Il s'inscrit d'ailleurs dans l'Aouchem, une mouvance artistique qui tend à représenter le tréfonds culturel. «On croise la femme, il est partout même si elle ne figure pas toujours dans certaines œuvres. Sans la femme, rien ne serait encore présent de notre patrimoine. C'est elle qui en est la principale gardienne !» Après des études de comptabilité, Nourredine Hamouche se retrouve animateur dans un centre de vacances. Il est le fondateur du groupe Izoumal créé en 1981. Il fera partie ensuite du groupe Imoughal jusqu'en 1988 en tant que percussionniste. Plus tard, l'appel, à la peinture lui devient irrésistible. Il peint et présente ses travaux dans de nombreuses expositions, dont deux à l'Institut du monde arabe à Paris, à la galerie d'art Etienne-Dinet. Son talent consiste à faire la jonction entre «l'art contemporain et l'authenticité de sa Kabylie natale». Ancien percussionniste dans un groupe de musique, il se tourne rapidement vers la peinture. En 2007, il publie son livre «Paroles de symboles» où ses dessins sont mis en perspective par des poèmes écrits par sa sœur. Pour sa part, Abderrazek Hafiane est un autre artiste peintre attaché au patrimoine algérien. Il livre une série de beaux tableaux, sur le Sud de l'Algérie. Des tableaux regorgeant de couleurs et de lumière. Il peint la beauté de la femme targuie, le sublime ocre d'un coucher du soleil ou encore un bijou traditionnel emblème des Touaregs. L'artiste se plaît à rajouter ici et là d'autres objets et sujets à la fois. A titre d'exemple, il greffe à ses toiles des ornements en tissu de chèche, propre aux régions du sud, le plus souvent en bleu indigo, couleur caractéristique, s'il en est, des légendaires hommes bleus. Au delà des douze toiles réalisées, l'artiste-peintre propose une carte mémoire, avec des ramifications typiquement nationales. Il indique à ce sujet qu'il veut donner plus de force. Pour rappel, Abderrazek Hafiane est originaire d'El-Oued. Après des études à l'école supérieure des Beaux-Arts de Tunisie, il prend part à diverses manifestations aussi bien en Algérie qu'en France, en Belgique ou en Tunisie. A dix neuf ans, il remporte le premier prix international d'affiches organisées par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap). Il est à noter que l'exposition est accompagnée d'une séance de lecture en français et en parler algérien déclamé par les conteuses Naïma et Mina.