La mise en place d'un système national d'innovation et d'invention, chargé d'appuyer les efforts consentis dans ce domaine et les traduire en projets concrets, constitue un «impératif et une nécessité absolue.» C'est ce qui a été souligné lors de la Conférence internationale sur la promotion de l'innovation et l'entrepreneuriat innovant en Algérie, tenue à l'hôtel Sofitel, Alger. «Ce système doit être inclusif et rassembleur de tous les secteurs concernés notamment l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et l'industrie. C'est un moyen qui permettra de canaliser l'innovation et l'invention en tirant profit des avancées enregistrées dans le domaine des nouvelles technologies», a indiqué M. Brahiti, directeur de la PME au ministère de l'Industrie. L'objectif primordial de la mise en place de ce système est d'améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises algériennes, en associant le monde de l'entreprise aux diverses structures de recherche scientifique et technologique, a-t-il précisé. L'Algérie a consacré une enveloppe de 1,2 milliard d'euros pour le recherche-développement, a-t-il rappelé, ajoutant que les 900 laboratoires installés dans différentes régions du pays «devraient être intégrés dans un processus de développement industriel pérenne». Afin de répondre aux attentes des chercheurs n'ayant pas de moyens leur permettant de concrétiser leurs inventions, des structures d'animation, appelées pépinières d'entreprises, ont été installées dans différentes régions du pays. «Dans ces pépinières d'entreprises, créées depuis trois ans et qui sont au nombre de 33 sur le territoire national, le porteur du projet bénéficie de tout l'appui technique, du matériel nécessaire et il est accompagné dans les démarches administratives», a souligné le même responsable. Au niveau de ces structures, l'inventeur peut, a-t-il expliqué, exercer pendant deux ans, avant de lancer convenablement son entreprise. «Depuis janvier 2012, environ 3 000 porteurs de projets se sont présentés dans ces pépinières d'entreprise. Plusieurs business-plans ont été réalisés et les démarches de création d'entreprises sont en cours», s'est félicité M.Brahiti. D'autres mesures relatives à l'accès au foncier et au financement seront prises dans le cadre de la politique de soutien à l'innovation, a-t-il indiqué, rappelant qu'une entreprise algérienne spécialisée dans la production des insecticides «bio» avait décroché le titre de la meilleure invention en Afrique. Pour sa part, le directeur général des études au même département ministériel, Mourad Arif, a mis l'accent sur la nécessité d'inculquer aux PME la culture de recherche et d'innovation. «Il faut mettre l'innovation au cœur du développement industriel et les investisseurs privés doivent donner plus d'importance à ce volet et cesser de le percevoir comme une perte d'argent». «Les responsables des PME sont appelés à changer de mentalité et comprendre que la pérennité de tout investissement et la performance de l'entreprise dépendent de l'effort consenti dans l'innovation», a insisté M. Arif. L'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication et la maîtrise des techniques modernes constituent «la pierre angulaire du développement de la PME», a indiqué, de son côté, le directeur général de l'agence nationale du développement de la PME (ANDPME), M. Moussaoui.