Les ministres du Pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devraient laisser les plafonds de production inchangés lors de leur réunion à Vienne, et ce, malgré des prévisions de baisse de la demande au premier semestre 2013. L'Algérie est représentée par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé, ce jeudi à Vienne, que le maintien du plafond actuel de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «ne sera pas suffisant» pour enrayer le repli des prix du pétrole. Il a expliqué qu'en l'état actuel «il y a une augmentation injustifiée de la production au niveau de l'organisation» et qu'avec «cette surproduction», une baisse incontrôlée des prix à des niveaux pourrait intervenir tout en soulignant qu'il serait «très difficiles de les rétablir par la suite. Youcef Yousfi considère que «le maintien du plafond adopté en décembre dernier ne sera pas suffisant pour redresser le marché». Selon le ministre algérien de l'Energie et des Mines, de nombreux membres de l'organisation notamment l'Iran, le Venezuela, la Libye et l'Equateur partagent le point de vue de l'Algérie par rapport à l'accroissement de la production de l'Organisation pétrolière et ses effets négatifs sur les prix. Le ministre algérien a indiqué que l'urgence est de trouver une solution afin de ne pas faire courir ce danger d'une chute importante des prix, à l'Organisation qui n'est pas, actuellement, de l'intérêt des pays producteurs. Comme il a refusé de parler de stabilité de prix autour de 100 dollars le baril. L'Organisation devrait maintenir son objectif de production de pétrole à 30 millions de barils par jour (bpj) pour les six premiers mois de l'an prochain. Les stocks devraient augmenter en conséquence, ce qui est susceptible de peser sur les cours du baril de Brent, actuellement autour de 108 dollars. L'Opep estime la demande de son pétrole à 29,25 millions de bpj au premier semestre 2013, alors que l'offre effective des 12 pays membres est actuellement à 30,8 millions. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) s'attend de son côté à une demande mondiale de pétrole morose sur l'ensemble de l'année 2013, dans un contexte de croissance mondiale faible. L'augmentation de la demande de pétrole devrait atteindre 865 000 barils par jour l'an prochain, en hausse de 110 000 barils par rapport à sa précédente estimation, pour atteindre une moyenne de 90,5 millions de barils par jour. Selon l'AIE, la demande de pétrole en provenance des pays de l'Opep devrait rester inchangée à 29,9 millions de bpj, alors que la production a atteint 31,22 bpj au mois de novembre. Au niveau de l'offre, l'AIE prévoit une augmentation spectaculaire, avec le développement de la production de pétrole à partir de schistes bitumineux, notamment aux Etats-Unis. La production de pétrole hors Opep devrait augmenter l'an prochain de 890 000 bpj, à 54,2 millions, précise l'Agence. Par ailleurs, aucune avancée n'est attendue à la réunion de l'Opep au sujet de l'élection du prochain secrétaire général. Il est probable qu'il sera demandé au ministre du Pétrole libyen de prolonger son mandat de six mois.