Nous avons plusieurs fois attiré l'attention sur la gestion de l'Ecole de voile de Tipasa, située dans un cadre féerique, au barrage de Boukerdane, dans la daïra de Sidi Amar. Cette école, qui jouit de toutes les commodités requises et en prime d'une vue imprenable, a été réalisé en juin 2007 à coups de milliards et pour être plus précis 30 milliards. Depuis son ouverture, ce centre a abrité le Championnat arabe de voile puis a sombré dans l'anonymat et le laisser- aller désinvolte. Des années sont passées et petit à petit, ce centre de regroupement des athlètes de l'aviron est resté fermé au grand dam de la population de la wilaya de Tipasa qui viennent en famille se reposer aux alentours de ce joyaux architectural sans pourvoir bénéficier des commodités de cette infrastructure. En effet, le centre dispose d'une salle de conférences, d'ateliers, d'une salle de sport entièrement équipée, d'un sauna de dernière génération, de pédalos d'un grand restaurant, d'une cafétéria, d'une immense terrasse qui surplombe le lac de Boukerdane. Lors de sa visite sur les lieux, Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports, était visiblement en colère. Devant un tel constat, le responsable du secteur s'est insurgé en déclarant : «Comment voulez-vous réagir devant tant de gabegie, c'est un véritable crime que de laisser une telle infrastructure dans un état de délabrement alors que l'Etat a investi lourdement pour permettre à l'élite nationale de s'entraîner dans un endroit pittoresque digne des grandes nations.» Le ministre s'est demandé pourquoi que cette infrastructure est dirigée par la Fédération nationale de l'aviron alors que la DJS de Tipasa est capable de la gérer dans de très bonnes conditions. Concernant les espaces verts qui entourent le centre, eux aussi ont subi des dégradations alors qu'ils auraient pu accueillir des centaines de familles durant les week-ends et les vacances scolaires. Devant à ces graves agissements, le ministre a tancé les responsables : «Une prodigieuse et belle infrastructure sportive, située à une heure de route d'Alger, est totalement abandonnée. Les j algériens peuvent en bénéficier sans qu'ils soient des athlètes professionnels. Ouvrez les portes aux jeunes et ne laissez pas ce centre à l'abandon», a martelé le ministre. Plusieurs décisions ont été prises dans ce cadre. L'actuel directeur est relevé de ses fonctions. La Fédération nationale de voile n'aura aucune mainmise, ni responsabilité dans la gestion de ce centre. A ce titre, le ministre a pointé un doigt accusateur : «Comment une fédération de voile qui n'existe presque pas puisse s'ingérer dans le fonctionnement de ce centre ? Cette fédération est déficiente dans son fonctionnement. Ce centre relève des prérogatives et des attributions de l'Etat. C'est le directeur de la jeunesse et des sports qui prendra en charge la gestion et le dossier de ce centre. Une enquête devra être lancée et établir la responsabilité de chacun.» Et d'ajouter : «Ce centre de voile situé sur un site paradisiaque devra être ouvert et mis à la disposition de tous les jeunes et les familles.» Toujours à propos de l'utilisation rationnelle du site du barrage de Boukerdane fréquenté en période estivale et durant les week-ends par des centaines de familles provenant d'Alger, de Blida et de Khemis Miliana, M. Tahmi a fait part d'une proposition à Mustapha Layadhi, wali de Tipasa, concernant un projet qui est à l'étude en concertation avec le ministère de Ressources en eau et portant sur l'aménagement de plages à proximité des barrages. Mme Azzoug, la chargée de communication au MJS, nous a précisé que «c'est à l'instar de ce qui est proposé pour Sidi Bel Abbès et son petit lac, et des autres barrages de l'intérieur, qu'il est prévu de mûrir ce projet au profit des familles et des résidants des villes de l'intérieur du pays.» Les mêmes problèmes ont été constatés au niveau des piscines semi-olympiques et de proximité, notamment celle de Bou Ismaïl, où le ministre de la Jeunesse et des Sports, s'est étonné de la désorganisation dans ces piscines. «Ces piscines sont sous utilisées. Il faut que les jeunes et les citoyens puissent en bénéficier même les week-ends et dans la soirée. C'est inadmissible que de telles infrastructures, pourtant propriétés de l'Etat, soit réservées et sous- utilisées.» Abordant ce volet, M. Tahmi a déclaré à l'adresse des clubs de performance : «Il y a une dérivation dans l'utilisation des piscines, où il a été constaté qu'elles sont orientées vers une activité commerciale au préjudice de l'activité sportive de compétition. Leurs dirigeants doivent contrôler la vérification afin que des personnes malhonnêtes ne favorisent pas le gain au détriment du développement sportif des jeunes.» S'agissant du problème dû à l'indisponibilité des équipements, le ministre a mis en exergue «la nécessaire démarche et entraide solidaire dans l'utilisation des équipements et du matériel sportif et associatif». En d'autres termes , les dirigeants de clubs et d'associations doivent s'entraider et faciliter l'utilisation des moyens existants au profit de ceux qui n'en disposent pas.