Une rencontre regroupe des historiens algériens et français pour marquer le cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie et l'arrivée du fonds de bibliothèque de Charles-Robert Ageron légué en 2011 au Centre d'études diocésain d'Alger en partenariat avec l'Institut d'histoire du temps présent et le Centre de l'histoire sociale du XXe siècle. Le Centre d'études diocésan d'Alger dispose d'une importante bibliothèque patrimoniale spécialisée sur l'Algérie et le Maghreb. Il organise régulièrement des conférences sur des thématiques relatives à l'Algérie et au monde arabe et propose un enseignement de l'arabe algérien et des activités de formation en relation avec son fonds documentaire. Il accueille chaque année en résidence une centaine de chercheurs, doctorants et artistes. L'Institut français d'Algérie (IFA) a rendu possible l'installation de la bibliothèque de Charles-Robert Ageron au Centre d'études diocésain des Glycines, comme l'a souhaité la famille de l'historien après son décès en 2008. Ces journées, que l'IFA d'Alger et le CNRPAH soutiennent et qui se déroulent les 14, 15 et 16 décembre 2012, présentent une opportunité pour de jeunes historiens de présenter et confronter leurs travaux. L'ouverture s'est faite en présence de Mme Ageron et son fils Pierre qui se dit contente qu'il y ait tant d‘historiens algériens autour de la mémoire de Charles-Robert Ageron, et pour lesquels, la circonstance leur permet de revisiter l'Algérie. M. Ageron a consacré une bibliothèque d'œuvre sur l'histoire de l'Algérie. L'ampleur de son œuvre, plus de 120 articles et communications, consacre des journées présidées par les grands historiens algérien et français, Daho Djerbal et Sylvie Thénault, autour de trois thème sur «La bipolarité de la société coloniale : études d'histoire sociale et de micro-histoire», «Militantismes politiques en Algérie : genèse et formation du nationalisme algérien» et «Outils et méthodes de la recherche historique : critique des sources et de l'historiographie traditionnelle». «Sans engagement politique affiché, du moins dans ses écrits historiques, il a contribué à faire connaître la situation réelle des Algériens et à faire comprendre leurs réactions face au pouvoir colonial et partant leurs aspirations. Les travaux d'Ageron tranchent sur les classiques de la colonisation. Son souci d'impartialité, la minutie de ses observations et analyses, fondées sur une riche et variée documentation donnent à ses ouvrages un caractère scientifique, heurtant parfois les susceptibilités patriotiques de certains Français et ne flattant nullement le nationalisme pointilleux des ex-colonisés(...)», écrit Mahfoud Kaddache, historien algérien.