Les éditions Dalimen viennent de livrer un beau livre intitulé «50 ans de bande dessinée. Et l'aventure continue», signé par l'un des plus grands journalistes algériens Améziane Ferhani. Féru de culture, notamment de bande dessinée, Améziane Ferhani propose aux passionnés de 9e art, un volumineux beau livre de 297 pages. Lors de la présentation de son œuvre, l'auteur a indiqué qu'il a commencé ce projet d'écriture en mai dernier. En effet, la directrice des éditions Dalimen, Dalila Nedjam, l'a contacté pour justement lui soumettre ledit projet qui avait une autre orientation et rentrait dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. «J'ai essayé, dit-il, de retracer les cinquante ans de la bande dessinée algérienne. J'ai voulu produire un texte à travers ma propre vision de l'histoire de l'art en Algérie. C'est ce rapport que j'ai voulu mettre en scène et en texte». Améziane Ferhani s'est appuyé sur des archives, une documentation personnelle, sa participation au premier festival de la bande dessinée dans les années 1970 à Bordj El Kiffan et le festival méditerranéen de 1989. Comme il l'explique si bien, il a essayé de travailler dans un ordre purement chronologique. Concernant la documentation consultée, il cite l'ouvrage de Lazhari Labter, «Panorama de la bande dessinée, 1969-2009», «Les artistes algériens : dictionnaire biographique (1917-1999)» de Mansour Abrous, «Le dictionnaire encyclopédique de l'Algérie» de Achour Cherfi ou encore «Le dictionnaire des auteurs maghrébins de langue française» de Jean Déjeux. De même que des articles de journaux, des catalogues d'expositions, des communiqués de presse, des mentions bibliographiques, figurant parfois sur des albums de BD. L'auteur a précisé que le but de cette publication n'est pas de faire une anthologie de la bande dessinée. Ce beau livre est structuré en chapitres. Et chaque chapitre est structuré en planches, illustrant les propos. Améziane Ferhani a soutenu que la première particularité de la bande dessinée algérienne, c'est que c'est le seul art qui est né après l'indépendance. Il existe une antériorité dans le cinéma mais pas dans la bande dessinée. C'est pour cela qu'il préconise de rendre un hommage appuyé à l'ancienne génération de bédéistes qui a su présenter un travail de création de qualité. La première bande dessinée algérienne a vu le jour le 19 mars 1967 avec «Les Sirènes de Sidi Ferruch» du bédéiste Aram Mohamed, suivie une année plus tard d'un second recueil «Moustache et les Belkacem» du caricaturiste Slim. L'ancienne génération de bédéistes a eu cette pratique exogène de lecture. Ils avaient une solide référence de la bande dessinée française, belge et américaine. Améziane Ferhani souligne, également, qu'il existe deux générations de bédéistes, en l'occurrence, l'ancienne, qui est née avant 1962 et la nouvelle génération après 1988. Pour l'orateur, la tenue de la deuxième édition du festival Panafricain d'Alger a su impulser une nouvelle dynamique dans la formation ainsi que la tenue annuelle du festival de la bande dessinée d'Alger. En guise de conclusion, Améziane Ferhani préconise l'ouverture d'un marché de l'art de la bande dessinée. Il y a une réelle dynamique. L'Algérie est bien positionnée pour cela. De même qu'il est impératif de mettre sur pied un fonds documentaire, dédié au 9e art».