Journaliste de référence dans l'univers de la culture, Améziane Ferhani signe aux éditions Dalimen un imposant et beau livre, consacré au cinquantenaire de la bande dessinée algérienne. Intitulé 50 ans de bande dessinée algérienne, Et l'aventure continue, ce beau livre de 257 pages, à la maquette attrayante, est une invitation à la découverte. Coïncidant avec le 52e anniversaire des manifestations anticoloniales, Améziane Ferhani a présenté son beau livre, hier, au niveau du pavillon de la bande dessinée à Riad El Feth, devant un parterre de journalistes, d'amis et de bédéistes. Le journaliste explique d'emblée la naissance du projet de l'écriture d'un tel ouvrage. Ce dernier est né à la suite d'une rencontre entre la directrice des éditions Dalimen et commissaire du festival international de la bande dessinée, Mme Dalila Nedjem, et un journaliste friand de bandes dessinées. Il n'y avait aucune orientation précise. L'objectif assigné était de retracer les 50 ans de la bande dessinée algérienne. Il explique à ce propos qu'il a essayé de produire un texte avec une approche privilégiée de l'histoire de l'art. «Au-delà de l'aspect descriptif, cet ouvrage s'attache surtout à intégrer la bande dessinée dans l'histoire culturelle du pays et de son contexte social, politique et médiatique», dit-il. Le but n'était pas de réaliser une anthologie de la bande dessinée Le texte est structuré en chapitres. Et chaque chapitre est structuré de planches qui illustrent les propos. Pour les besoins de l'écriture de ce beau livre, Améziane s'est appuyé sur plusieurs paramètres dont une longue pratique de la lecture, l'écriture de nombreux articles et textes sur le sujet et son implication dans les années 80', dans l'organisation du festival international de Bordj El Kiffan, ou encore le festival méditerranéen de 1989, où des relations amicales se sont tissées entre des créateurs du 9e art. D'autres sources ont été consultées, dont entre autres le livre de référence, Panorama de la bande dessinée algérienne de Lazhari Labter, ou encore Les artistes algériens : dictionnaire biographique (1917-1999) de Mansour Abrous. De même que la relecture de certains bédéistes n'a pas été omise. Le conférencier explique que la première particularité de la bande dessinée repose sur le fait que c'est le seul art qui soit né après l'indépendance. La première bande dessinée intitulée Les sirènes de Sidi Fredj, de Mohamed Aram, est apparue sous forme d'épisodes le 19 mars 1967 dans le journal Algérie Actualité. Une année plus tard, suivra la publication du premier album Moustaches et les Belkacem de Slim. L'orateur a déploré l'inexistence de fonds d'archives culturelles. Il préconise la création d'un marché de l'art de la bande dessinée. «Il y a une dynamique. Nous sommes positionnés pour créer un marché de l'art. Il faut donner une chance à l'émergence dans notre pays d'une critique et d'une histoire de l'art concernant toutes les disciplines. Il est vraiment temps après cinquante ans d'indépendance», conclut-il. En somme, 50 ans de bande dessinée, Et l'aventure continue est un beau livre de référence très bien écrit. Sa lecture est aussi bien recommandée aux amateurs du 9e art qu'aux profanes. De bande dessinée, Et l'aventure continue. 257 pages. Edition Dalimen. Décembre 2012. Prix public : 4000 DA.