Assisté du SG de wilaya et du DRAG, le wali de Batna, El Hocine Mazouz, a présidé, jeudi, dans l'hémicycle de la wilaya une rencontre entre les 61 présidents d'APC de la wilaya, fraîchement élus. Le wali a donné un ensemble de principes et d'orientations aux maires qui ont été invités à faire désormais dans le sérieux, la confiance et la stabilité contrairement aux mandats passés, marqués par des perturbations dans la gestion des cellules de base de la société. Pour être à même de poursuivre la mission et répondre aux besoins des populations, il s'agira, dira le wali, d'assurer le «consensus» au sein des assemblées et des exécutifs communaux. «Vous devez représenter tous les citoyens quelle que que soit votre couleur politique, tourner la page des élections et se mettre sans tarder au travail avec le sens des responsabilités qui incombent à tout élu », a notamment recommandé le wali. Après les élections, les élus n'ont plus la couverture politique de leur parti mais sont comptables de leurs actions et de leur gestion devant l'Etat et les citoyens. Cet avertissement lancé par le wali aux 61 présidents de la wilaya de Batna aura été direct et sans ambages. Généralement, certains présidents d'APC confondent les choses et sont enclins aux tentations d'exclusion de «l'autre» alors que personne ne détient seul la vérité. Pour le wali, il va de soi que l'on ne gère pas à l'APC comme une« affaire privée», devait préciser le Wali. Ce dernier a dit aux P/APC en conclave d'œuvrer pour asseoir la stabilité dont a besoin la société. Et éviter l'exercice du pouvoir personnel afin de concourir au rétablissement de la confiance. Car, ajoutera-t-il, «le P/APC coordonne entre les commissions communales et tranche dans les litiges, ne devant jamais être partie et juge à la fois». Gagner la bataille de l'efficience du «service public» Les 61 P/APC, qui ont suivi avec attention le discours d'orientation du wali, ont reçu cinq sur cinq le message délivré. Le wali a vivement dénoncé la fuite des responsabilités dans les APC précédentes, allant jusqu'à accuser certains ex-P/APC d'avoir poussé des citoyens à «fermer» les routes. Tout comme il a évoqué, sociologiquement et politiquement parlant, le changement dans la société de la notion de notabilité. Où sont donc nos anciens vrais «notables» à la moralité irréprochable et jaloux des règles et valeurs morales traditionnelles et qui furent dépourvus de toute tentation de compromission. Pour notre part, nous avions pu constater ces dernières années que la société locale ne peut plus compter sur les notables honnêtes d'où leur remplacement par toute une faune de «notables escrocs» et insatiablement profiteurs. La feuille de route tracée par le wali aux 61 P/APC a, par ailleurs, porté sur l'obligation d'une vraie réhabilitation du service public qui est droit du citoyen. Comme quoi, on n'exclut pas le peuple, source de tous les pouvoirs. Le wali a critiqué l'absence, dans les APC, de services ou guides d'orientation des citoyens « surtout dans les APC importantes», de plaques signalétiques et le manque de considération accordée aux doléances des citoyens. Le wali a appelé les maires à respecter à l'avenir l'obligation morale de «répondre» aux doléances des citoyens. Pour les «annexes» des APC, le wali a émis des réserves sur leur fonctionnement qui laisse à désirer. A Batna, rappelons-le, la délivrance aux citoyens du document S 12 ne s'effectue qu'à l'antenne du quartier Z'mala, alors que Batna est encadrée compte 3 ou 4 annexes communales. Pour gagner la bataille du service public, le wali a donné instruction aux P/APC d'améliorer l'accueil des citoyens, de les recevoir et d'aller vers eux. Il a demandé aux vice-présidents des APC de ne plus se contenter de jouer le rôle de «bureaucrate» mais d'agir en élus «responsables ». Tous les problèmes que rencontrent les citoyens auprès des services publics (transport, santé, culture, etc.) doivent impérativement faire réagir les APC dans l'intérêt général. Les daïras ne devant aucunement continuer à s'immiscer dans les affaires des APC, supplantant ainsi les rôles, les missions et aussi les responsabilités, nous a indiqué un juriste.