Le public algérois avait rendez-vous dimanche avec les origines du luth occidental et le répertoire musical traditionnel portugais lors d'une soirée dédiée aux musiques anciennes. Cette soirée organisée dans le cadre de la septième édition du Festival international de musique andalouse et musiques anciennes (Fimama), a mis en avant la place du luth dans l'histoire musicale européenne à travers les Luths consort (ensemble d'instruments de la même famille) «Farewell». Composé de deux luth soprano, un luth mandore et un cistre, le quatuor de luths a revisité à Alger le répertoire d'un grand musicien et compositeur anglais du 17e siècle, John Dowland, en croisant ses œuvres vocales et instrumentales grâce à l'apport de la soprano Sarah Richards. Sur scène, l'ensemble «Farewell» a reconstitué l'ambiance musicale des cours royales européenne où le luth tenait une place importante jusqu'à la fin du 18e siècle. Après la musique baroque du compositeur britannique, le public a été entraîné par les portugais Pedro Joia et Ana Sofia Varela dans un univers plus urbain et imprégné de mélancolie, celui de la «Saudade» (expression de la mélancolie et de la nostalgie). Retraçant le répertoire musical portugais, Ana Sofia Varela, une des plus grandes chanteuses actuelles de Fado, était accompagnée sur scène par la guitare portugaise de Pedro Joia qui, en plus de sa maîtrise du Fado classique enrichi cette musique de ses influences de flamenco, de tango et de guitare brésilienne. Avec sa voix puissante et poignante, la fadiste se permet aussi d'apporter sa touche personnelle au Fado classique avec des apports d'autres musiques traditionnelles du Portugal et une touche contemporaine. Inauguré jeudi, le 7e Festival international de musique andalouse et musiques anciennes (Fimama) se poursuit jusqu'au 29 décembre à Alger, avec une riche programmation en provenance d'Asie, d'Europe et du Maghreb.