Une nouvelle nouba maghrébine interprétée par l'ensemble maghrébin a clôturé, samedi, en apothéose la septième édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes (Fimama), à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth) à Alger. Cette soirée a été hehaussée par la présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et d'un public nombreux. L'ensemble maghrébin constitué d'éminents musiciens algériens, tunisiens et marocains rassemblant toutes les écoles et les dogmes du Maghreb a donné lors d'un spectacle grandiose animé à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth) à Alger, un aperçu sur la beauté de la musique andalouse maghrébine, sous la direction du maestro et commissaire du Festival, Rachid Guerbas. Cette nouvelle expérience qui a réuni une cinquantaine de musiciens des trois pays du Maghreb, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc a permis à ces musiciens maghrébins de mettre en valeur la musique andalouse magrébine tout en dépassant les limites géographiques. Les musiciens étaient vêtus de costumes traditionnels (femmes et hommes) aux couleurs vives et brodés de fils d'or, les hommes portaient des tarbouches rouges rivés sur la tête et chantaient, assis, en tenant entre les mains des violons, contrebasses, mandoles... En plus des musiciens algériens à l'image du chanteur et multi-instrumentiste, Rabah Khattat, du musicien Tahar El-Hassar, Mohamed El-Habib Mansouri, Hanya Bekheti ou encore de Malek Chelloug, cette soirée a regroupé, également l'ensemble Abdallah El-Makhtoubi du Maroc et l'ensemble malouf maghrébin de Sousse, dirigé par le Tunisien Fethi Bousnina (rassemblant des musiciens de talent, attachés au patrimoine tunisien et maghrébin et veillant à présenter des œuvres authentiques dans le style malouf traditionnel). Tous, sous la direction de Rachid Guerbas ont joint leurs notes pour présenter la «Nouba maghribya». Evoquant le charme andalou, les voix dégagées par les cordes vocales des artistes à l'image de Hanya Bekheti, Malek Chelloug et d'autres chanteurs résonnaient bien avec l'acoustique misicale. Ils ont interprété des morceaux tels que «Lachi 3dab El-Kloub», touchia «Bidmam El Hawa3», n'sraf «Ellah Sami3 El Moudjib». La soirée s'est ensuite poursuivie avec une belle prestation du répertoire musical de la ville d'Alep, interprétée par le virtuose du luth arabe et directeur de l'Institut arabe de musique d'Alep, le Syrien Muhammad Qadri Dalâl qui a subjugué le public. Lors de sa montée sur scène, l'artiste Muhammad Qadri Dalâl a déclaré qu'il interprétera un morceau musical qu'il a composé il y a 40 ans. «Et j'espère que le public appréciera cette composition musicale», dira t-il encore. Rencontré en fin de balance avec les artistes, le maestro et commissaire du Festival, Rachid Guerbas, nous a indiqué que cette manifestation vise à promouvoir la musique andalouse et les musiques anciennes, de découvrir et d'encourager de jeunes talents et de les faire connaître du public. M. Guesbas a ajouté que le Festival a connu durant dix jours un engouement remarquable du public, un rendez-vous qui a coïncidé avec la tenue d'autres manifestations. Ce dernier a fait observer que le public a eu l'occasion de découvrir durant cette soirée plusieurs groupes locaux et étrangers, à l'instar de l'ensemble Mehrabani d'Iran qui a présenté un florilège de la musique classique iranienne et deux groupes espagnols. Ces derniers ont présenté un répertoire de musiques anciennes espagnoles. Abdellah El-Makhtoubi, président de l'ensemble andalou Abdallah- El-Makhtoubi du Maroc a, à son tour, estimé que la création d'un orchestre maghrébin rassemblant toutes les écoles et les dogmes du Maghreb est une bonne initiative pour le développement la musique andalouse au Maghreb. «En dépit des différences dans le style qui caractérisent la musique andalouse, cette dernière reste identique dans les trois pays», fera t-il encore remarquer. A noter que la septième édition du Fimama qui s'est tenue du 20 au 29 décembre à Alger, a vu la participation d'une vingtaine de pays, en provenance du Maghreb, d'Europe et d'Asie. Des conférences sur l'introduction des instruments modernes et les déviations stylistiques dans la musique andalouses, l'improvisation ou l'oralité retrouvée dans les musiques anciennes, les influences arabes dans la musique ancienne du Portugal, le luth et voix dans la musique baroque anglaise ont été abordées par plusieurs chercheurs. Des master- class sur l'utilisation du luth ont été assurés par le musicien syrien Muhammad Qadri Dalâl, parallèlement aux concerts qui ont été organisés à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth) à Alger durant le Festival.