Appelé à alimenter les journalistes en informations, en prévision de la coupe d'Afrique des nations, le sélectionneur national Vahid Halilhodzic n'a pas été convainquant jeudi dernier à l'occasion de la conférence de presse qu'il a animée au Centre technique national de Sidi Moussa. Sur les objectifs des Verts, le Bosniaque n'est pas optimiste en dévoilant, «je fais la promesse de bien représenter l'Algérie à cette CAN. Nous n'irons pas en touriste, mais cela va être difficile. Je ne peux pas dire ce qu'il va se passer là bas, mais nous essaierons de faire la différence grâce à la volonté qui anime les joueurs». Plus loin, il va au fond des choses et contredit les dernières déclarations du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, «est-ce que l'Equipe nationale a les moyens d'aller en demi-finales ?» Nous nous posons aujourd'hui, la même question. Mais la déclaration que personne n'attendait est celle-ci : «ça ne sera pas une surprise si l'Algérie est éliminée au premier tour». Il a le courage de le dire, mais qu'a-t-il fait alors depuis qu'il est à la tête des Verts ? Il a réussi à emmener les Fennecs en Afrique du Sud et l'équipe retrouve un semblant d'âme, même s'il reste encore beaucoup à faire. Il justifie ses déclarations par le fait qu'il n'ai jamais vécu pareille situation avec tous ces joueurs blessés et d'autres qui ne jouent pas beaucoup avec leurs clubs, «je n'ai pas eu le choix. J'ai mis un mois pour arrêter la liste des 23 joueurs. Je ne dormais pas la nuit, cela n'a pas été évident pour moi. Il y a beaucoup d'incertitudes. Moi, je voudrais bien être comme les supporters pour dire, on va arracher le trophée, mais je connais des choses que personne de vous connaît. Il y a des situations que nous ne contrôlons pas. Qui sait comment vont être les joueurs en Afrique du Sud ?» Est-ce un excès de prudence de la part du sélectionneur ou alors une tactique pour éviter de mettre la sélection sous les feux de la rampes ? Il déclare ne pas subir de pression, tout comme les joueurs. Est-il alors réaliste en déclarant qu'il ne serait pas étonné de voir l'EN quitter la CAN dès le premier tour ? Son souci, c'est la forme des joueurs. Il évoque d'ailleurs, le cas de Guedioura qu'il a mis au repos pendant 3 ou 4 jours afin qu'il récupère. Le sélectionneur va profiter du stage de Rustenburg pour un petit cycle de régénération qui concernera tous les joueurs. Ceci est d'autant important que le terrain où évoluera l'Algérie est lourd. La préparation physique s'impose alors. «Je verrais sur place dans quel état se trouve les joueurs. De toutes les façons, j'ai jusqu'au 9 janvier prochain pour changer de joueurs. Il se pourrait qu'il y ait des changements. Je ne sais pas dans quel état se trouve Soudani, Slimani, Lacen, Lemmouchia, Halliche... Entre les blessures et le fait de ne pas jouer, cela n'est pas évident pour moi de trouver une équipe compétitive», déclare le coach. Il a aussi insisté sur le fait qu'il n'a pas eu assez de temps pour travailler avec les joueurs puisqu'il ne les avait pas tous à sa disposition. Il a été justement interpellé sur le nombre des matchs amicaux, deux seulement, au moment où la Tunisie, la Côte d'Ivoire ou encore le Togo font le plein : «Deux matchs, c'est nettement suffisant. La préparation doit aussi se faire sur le plan mental. En plus, le deuxième match amical se déroulera le 17 janvier, il nous restera cinq jours pour faire le break. Les joueurs auront besoin de temps de récupération, mais aussi pour libérer l'esprit, c'est important», affirme le sélectionneur. Il a été appelé à évoquer le cas Abdoun qui avait pondu un communiqué pour annoncer son retrait de l'EN à cause d'une blessure, mais qui avait prêté à confusion. Réponse : «Il n'a pas refusé la sélection. Il devait passer un examen qui a révélé une blessure, même si cela m'a un peu surpris. On a aussi évoqué les cas Belfodil et Djebbour. Le premier était sur la liste des 40 joueurs présélectionnés mais il n'y a pas de possibilités pour qu'il soit avec nous pour le moment, alors que pour le second, j'ai dit que je n'ai pas besoin de lui après le match de la Tunisie puisqu'il est suspendu. En plus, même s'il est buteur avec son club, il n'est pas efficace en sélection». Il a été aussi question des joueurs qui ne jouent pas avec leur club comme Mesbah, Lacen, Lemouchia... Halilhodzic évoque des «doublures» comme Ghoulam, Mostefa... ou encore Rial qui a constitué la surprise mais que le sélectionneur suivait. «Cela fait un moment que je suis ce joueur. Il est solide et a de l'expérience avec son équipe, contrairement à Chafaï. En plus, il peut jouer avec Belkalem dans l'axe. Pour Halliche, j'avais besoin de son expérience en coupe d'Afrique. Ce sont des choix parfois forcés», argumente le coach Vahid qui compte sur l'enthousiasme, la volonté et la bonne ambiance pour surprendre ses adversaires...