L'accord d'exportation du gaz algérien vers la Turquie a été prorogé de 10 années à partir de 2014, pour un volume annuel de quatre milliards de mètres cubes, ont annoncé, hier à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et son homologue turc, Taner Yildiz. L'annonce a été faite après une réunion de travail tenue entre les deux ministres. Youcef Yousfi a indiqué à la presse que l'entreprise nationale Sonatrach et la société turque de transport des hydrocarbures Botas ont décidé de prolonger cet accord de dix années supplémentaires avec possibilité d'augmenter le volume de gaz exporté. Selon le ministre algérien, les responsables de Sonatrach et de Botas ont déjà défini les conditions et les modalités de mise en œuvre de ce nouvel accord. Le ministre turc a, pour sa part, affiché le souhait d'augmenter le volume de gaz exporté vers la Turquie de deux milliards de mètres cubes supplémentaires par an. «Nous avons affirmé notre volonté d'augmenter nos importations gazières à six milliards de mètres cubes par an. Tout dépendra des capacités d'exportation de la partie algérienne», précise-t-il. Il a également fait savoir que la Turquie est prête pour importer environ 400 millions de mètres cubes de gaz par an en spot, et ce, pour satisfaire ses besoins en énergie qui sont en continuelle augmentation, soulignant que ces besoins se sont multipliés par deux ces dix dernières années. Outre la reconduite de l'accord gazier, les deux ministres ont aussi discuté du renforcement des relations de coopération bilatérale. Le ministre turc, qui est en visite de travail de deux jours en Algérie, a souligné que dans le cadre de sa visite, plusieurs sujets dans le domaine des énergies seront abordés avec la partie algérienne, notamment le pétrole, les énergies renouvelables, l'énergie solaire en particulier, ainsi que l'efficacité énergétique «dont la partie turque dispose d'une bonne expérience». Il dira, à cet effet : «Nous voulions réunir les capacités.» Le même ministre a cité alors la possibilité des investissements turcs en ce qui concerne l'exploitation et le forage de gaz et de pétrole, en mettant en avant la compagnie pétrolière publique turque TPAO pour un partenariat avec Sonatrach dans des pays tiers. Pour ce qui est des énergies renouvelables, il a souligné que la Turquie fait en sorte que le secteur public ne soit pas introduit dans d'éventuels investissements, ayant la conviction que le marché libre sera plus efficace. Il est à noter que l'Algérie et la Turquie ont signé, en 1988, un accord de vente et d'achat de gaz portant sur un volume de 4 milliards de mètres cubes/an et qui prendra fin en 2014. L'accord portait sur une durée de vingt ans et est entré en vigueur qu'en 1994. Lors de sa visite en novembre dernier à Alger, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, avait annoncé que l'accord pour l'exportation de gaz algérien vers la Turquie, signé en 1988, sera «revu et élargi» à partir de 2014.