Rached Al Ghanouchi et plusieurs responsables issus de l'actuel gouvernement tunisien sont accusés de crimes contre l'humanité par le parti Nidaa Tounès, ont annoncé plusieurs sources en Tunisie. La plainte contre le leader d'Ennahda et d'autres responsables politiques et sécuritaires sera déposée dans les prochains jours devant la Cour pénale internationale, selon l'avocat de la partie plaignante. A l'origine de la plainte, le parti Nidaa Tounes (Appel de Tunisie), l'un des principaux partis de l'opposition en Tunisie, qui a décidé de porter plainte devant la Cour pénale internationale ( CPI) pour crime contre l'humanité commis par les responsables des agressions contre les militants et les bureaux de ce parti, a annoncé jeudi l'avocat de du parti Abdessatar Messaoudi. Selon des médias tunisiens, ce parti de l'ex-PM tunisien a élaboré ainsi un dossier comportant une série de résomptions écrites et vocales qui prouvent l'implication de certaines parties en plus de séquences vidéo des attaques ciblant ses bureaux dans plusieurs régions tunisiennes. Il s'agit notamment de parties sécuritaires et politiques outre les Ligues de protection de la Révolution implantées sur tout le territoire tunisien (associations créées après le 14 janvier 2011). Parmi les personnalités politiques comprises dans la liste politique présentée à la CPI, figurent le leader du mouvement Ennahdha (parti islamiste majoritaire au pouvoir), Rached Ghanouchi, ainsi que le secrétaire général du Congrès pour la République (l'un des partis de la coalition tripartite au pouvoir), Mohamed Abbou, en plus de certains gouverneurs de province. Dirigé par l'ex-Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, le parti Appel de Tunisie «déposera une plainte officielle devant le procureur général de la CPI à La Haye dans les prochains jours en invoquant les articles 7 et 15 du Statut de Rome ratifié par la Tunisie en 2011», d'après M. Messaoudi. Ce Statut, a-t-il ajouté, «autorise le procureur général à enquêter d'office sur la base d'informations relatives à des crimes qui relèvent de la compétence de la CPI». Plusieurs membres des gardes de la révolution à l'origine de meurtres et de tortures seront également appelés à comparaître devant la Cour pénale, si toutefois la plainte est déclarée recevable à La Haye.