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L'Algérie face à l'épuisement de ses réserves
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 01 - 2013

Encore un incendie à la raffinerie de Skikda qui a été largement amorti et qui aurait nécessité un renouvellement presque complet des équipements, sinon un nouveau complexe, montrant leur virtuosité et la faiblesse d'un service de maintenance de pointe renvoyant à la ressource humaine, s'il y avait une vision stratégique, l'Algérie paradoxe, important du gasoil, de l'essence super sans plomb et bon nombre de lubrifiants à coup de centaines de millions de dollars. Mais l'essentiel, c'est le manque de prospective au niveau énergétique qui engage pourtant la sécurité nationale. Le PDG de Sonatrach, a prévu une baisse de la production d'hydrocarbures des partenaires étrangers associés au groupe pétrolier algérien, du fait du déclin de la production dans certains gisements. Ce n'est pas une nouveauté, puisque depuis près de 5 années, dans maintes contributions et interviews dans la presse internationale et nationale, je ne cesse d'attirer l'attention des pouvoirs publics algériens sur l'éventualité de l'épuisement des réserves, pour le pétrole horizon 2020 et le gaz conventionnel horizon 2030, tenant compte de la forte consommation intérieure, des coûts croissants et de la concurrence face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales. Cette présente contribution, face aux nouvelles données, s'inscrit dans le prolongement de mes précédentes analyses.
Par ailleurs, le dernier rapport de l'AIE montre que les USA grâce à la révolution du gaz schiste seront exportateurs de pétrole et de gaz dans les 10 années à venir ce qui entraînera un véritable bouleversement mondial si le gaz de schistes est développé en Chine, Inde, la Pologne en Europe. Or 35% des recettes de Sonatrach en valeur viennent des USA, a-t-on prévu d'autres débouchés ? Qu'en est–il de l'option du gaz de schiste pour l'Algérie ? L'Algérie du fait de l'impact sur l'environnement et sans maîtrise technologique pouvant détruire les nappes phréatiques du désert, un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d'eau douce. Ses réserves prouvées étant estimées à 6 500 milliards de mètres cubes gazeux selon le rapport de l'AIE de 2011, soit le quart des réserves américaines, le ministère de l'Energie donnant entre 012 000 et 17 000. L'écart est considérable et se pose la question du pourquoi. L'Algérie possède t- elle une carte géologique approfondie que ne possède pas les organismes internationaux ? Ou bien le ministère de l'énergie donne la quantité disponible mais non exploitable en termes de rentabilité ? Je précise pour les lecteurs non initiés que le gaz non conventionnel est contenu dans des roches sédimentaires argileuses très compactes et très imperméables, qui renferment au moins 5 à 10% de matière organique. Généralement la profondeur d'exploitation des shale gas est de l'ordre, en moyenne générale, de 1 000 à 3 000 mètres de profondeur, soit de un à plusieurs kilomètres au-dessous des aquifères d'eau potable, la profondeur étant moindre aux USA, ce qui lui permet de réduire les coûts. En Algérie, de nombreux gisements sont enfouis à une grande profondeur, sous des nappes phréatiques et avec la remontée du gaz, le liquide de fracturation peut parfois atteindre ces nappes, et se mêler à l'eau, qui devient alors impropre à la consommation. Selon un rapport rédigé par la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants américaine, l'exploitation du gaz de schiste a entraîné l'utilisation de «plus de 2 500 produits pour la fracturation hydraulique, contenant 750 substances chimiques dont 29 sont connues pour être cancérigènes ou suspectées telles ou présentant des risques pour la santé et l'environnement». Par ailleurs, l'avantage de certains pays comme les USA c'est la disponibilité d'un réseau de transport de gaz pratiquement sur l'ensemble du territoire en plus du fait que les gisements ne sont pas profonds. Qu'en sera-t-il des coûts des canalisations additionnels pour l'Algérie. La rentabilité dépend donc de l'évolution future du prix de cession du gaz actuellement bas sur le marché libre. C'est que la gestion de l'exploitation est complexe, les forages perdant 80% de la productivité au bout de 5 ans. La gestion de tout cela nécessite une expertise pointue. La décision du premier Ministre Abdelmalek Sellal d'ajourner l'exploitation jusqu'à l'horizon 2040, décision stratégique prise certainement en concertation avec les plus hautes autorités du pays est une sage décision ne devant pas confondre prospection et exploitation effective. Se pose donc les perspectives. L'option d'avenir pour l'Algérie est la combinaison du solaire et du gaz afin de réduire les coûts au sein d'une stratégie hors hydrocarbures devant profiter de cette manne financière et de l'importance des réserves e change qui ont clôturé à environ 200 milliards de dollars fin 2012. Le ministre de l'Energie a annoncé courant décembre 2012 une part des énergies renouvelables d'environ 30/40% horizon 2030. Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, selon l'Agence spatiale allemande (ASA), qui a procédé à une évaluation par satellites, les résultats donnent un potentiel estimé pour l'Algérie à 169,440 téra-watts heure/an (TWH/an) pour le solaire thermique, et de 13,9 TWH/an pour le solaire photovoltaïque, ce qui équivaut à environ 60 fois la consommation de l'Europe des 15 (estimée à 3 000 TWh par an), l'énergie solaire journalière dans le désert équivalent pétrole étant estimée à 1,5 baril par km, selon cette agence. Mais ce projet peut-il se réaliser seul, l'Afrique du Nord n'étant-il pas le cadre idéal et sans un bon partenariat pour partager les risques ? En fait, la politique énergétique est lié intimement à la politique économique et sociale future de l'Algérie pour préparer l'après hydrocarbures, renvoyant à l'urgence d'un nouveau modèle de consommation énergétique. Mais tant pour le pétrole, le gaz conventionnel ou non conventionnel, le solaire ou le nucléaire civil, se pose la problématique de la disponibilité de la ressource humaine, richesse pérenne bien plus importante que toutes les ressources en hydrocarbures qui a toujours fait la richesse des nations. Et dans ce cadre, comment ne pas rappeler que l'élite algérienne est caractérisée par sa marginalisation sociale selon la revue américaine Foreign Policy de juillet 2010 qui vient de consacrer une enquête minutieuse aux pays les plus vulnérables du monde. A cet effet, cette revue a classé l'Algérie parmi les plus vulnérables au monde avec une note de 8,6 sur 10 pour la disparition et la dispersion de l'élite, il s'agit d'une des notes les plus mauvaises du monde. Selon cette revue, les conditions de vie déplorables des cadres et cerveaux algériens, les très bas salaires et l'environnement politique défavorable hypothèquent l'avenir de l'Algérie qui risque de se retrouver sans son intelligentsia pour construire son avenir. Il ne s'agit pas uniquement d'une gestion de l'argent. Si l'on veut développer ce gaz non conventionnel ou le solaire, il faut d'ores et déjà préparer la formation adéquate. Le poste services (compétences étrangères) devient et inquiétant. Il est passé de 2 milliards de dollars, en 2002, à plus de 12 milliards de dollars en 2012 posant l'urgence de la réorientation de l'actuelle politique économique les avantages comparatifs étant en Afrique. Evitons les illusions comme le montrent les échecs répétés des appels d'offre du ministère de l'Energie, comme l'a reconnu le ministre lui même, n'ayant pas découvert depuis plus de 10 ans de gisements fiables, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement. La reformulation de la loi des hydrocarbures permettra-t-elle de relancer l'exploration en 2013 sur des bases opérationnelles ? Les avis d'appel d'offre par Alnaft, institution publique dépendante du ministère de l'Energie, seul habilitée à délivrer les prospections, Sonatrach, n'étant pas concerné par l'octroi de permis de prospection, selon la loi en vigueur, sera un test. Ainsi, s'impose un Etat de droit, une nouvelle gouvernance pour plus d'espaces de liberté au sens large, une intégration au sein d'espaces économiques plus larges dont l'Afrique du Nord, si l'on veut éviter la marginalisation de l'Algérie des nouvelles mutations mondiales. (Suite et fin)

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