L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov ont lancé vendredi à Genève un appel à une solution politique en Syrie mais ne sont parvenus à aucune avancée. Le diplomate algérien a exhorté les puissances mondiales à «créer une ouverture» diplomatique pour mettre fin au bain de sang et il a précisé qu'il rendrait compte de ses dernières consultations ce mois-ci au Conseil de sécurité de l'ONU. «Nous avons une nouvelle fois souligné qu'à notre avis il n'y a pas de solution militaire à ce conflit. Nous avons insisté sur la nécessité de parvenir à une solution politique fondée sur le communiqué de Genève du 30 juin 2012», a dit Brahimi en lisant une déclaration commune à l'issue de la réunion. Répondant à la question d'un journaliste, il a poursuivi : «Si vous me demandez si une solution est au coin de la rue, je ne suis pas sûr que ce soit le cas.» «Je suis absolument certain que les Russes sont aussi préoccupés que je le suis et que les Américains le sont de la situation en Syrie qui continue de se détériorer», a-t-il poursuivi, interrogé sur l'attitude de Moscou dans ce dossier. «Je suis absolument certain qu'ils aimeraient contribuer à solution», a-t-il ajouté. Prié de dire si Mikhaïl Bogdanov avait présenté de nouvelles propositions en vue d'une transition politique à Damas, Brahimi a répondu : «Nous avons discuté de beaucoup de choses. Ils ont leurs idées, d'autres ont les leurs.» Cette nouvelle réunion était consacrée aux moyens de faire appliquer la déclaration de Genève, adoptée en juin par le Groupe de contact sur la Syrie, qui prévoit la constitution d'un gouvernement de transition sans définir le rôle du président Bachar al Assad. «La position américaine est claire : Assad a perdu toute légitimité et doit s'effacer pour permettre une solution politique et une transition démocratique en accord avec les aspirations du peuple syrien», avait déclaré à Reuters avant la rencontre un membre de la délégation américaine. Moscou avait de son côté réaffirmé que la communauté internationale ne devait pas pousser le chef de l'Etat syrien vers la sortie. «Seuls les Syriens eux-mêmes peuvent s'entendre sur un modèle ou sur le développement de leur pays», a souligné Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Damas a dénoncé jeudi la «partialité flagrante» de Lakhdar Brahimi, qui avait estimé la veille que le président ne devait pas être associé au gouvernement de transition.