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Cortesse : l'abominable camp de torture et de tri
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 01 - 2013

C'est désolant la satiation qui prévaut à Bordj Ménaiel, les gens ont tendance à oublier les valeureux martyrs qui ont tout abandonné pour la seule cause de l'Algérie indépendante, des martyrs qui demeurent la fierté de la population de Bordj Ménaiel et de toute l'Algérie, des martyrs qui sont actuellement inconnus par la génération actuelle et dont les moudjahidines toujours vivants appelés «la génération de la révolution» doivent témoigner des faits et des vérités vécus durant la guerre de libération nationale afin d'assurer une écriture fidèle de notre histoire au profit de la nouvelle génération et la faire connaître à la jeunesse algérienne.
Il faudra encore des années et des années pour écrire toutes les pages glorieuses de cette grande révolution menée par des hommes et des femmes qui n'ont eu pour armes que leur courage et leur conviction, et qui ont compris que la liberté ne se donne pas mais s'arrache. Beaucoup d'Algériens ont fait preuve d'esprit d'initiative et se sont montrés entièrement acquis à la noble cause avec un renforcement de l'esprit patriotique. Ils ont fait l'objet d'atroces tortures et se souviennent de cette période douloureuse. Combien sont-ils ceux qui savent que la ferme coloniale de Cortesse faisait office de caserne militaire coloniale et de centre de torture, l'horreur était au quotidien, la détresse, la torture, la mort, l'enfer en quelque sorte terrible à voir insoutenable à entendre les témoignages de ceux qui sont sortis vivants de ces geôles. Pour bien situer le lieu géographique et cadrer historiquement l'abominable camp de torture de Cortesse qui servait également de tri et de transit, nous avons tenu à apporter des précisions à l'opinion puisque que le lieu de détention était une ancienne ferme de colon du nom de Cortesse qui fût créer par les forces coloniales juste après le déclenchement de la guerre de libération nationale en 1954. Le choix de son emplacement dans la ferme du colon Cortesse fut déterminé par l'existence de grandes et profondes amphores (cuves) à l'ouverture étroite où l'on stockait les vins. Combien d'aveux ont été arrachés sous d'atroces supplices ? Combien de victimes algériennes soumises à la question sont morts sous la torture ? Combien d'Algériennes souffrent de traumatismes et d'infirmités suite aux multiples sévices subis ? Il suffit de se remémorer pour avoir froid dans tout le corps devant toutes ces inventions de souffrances, devant tous ces instruments de tortures avec lesquels l'homme martyrisa son semblable. Les suppliciés et torturés de la ferme Cortesse se comptent sur le bout des doigts, maintenant la plupart d'entre eux ont quitté ce bas monde emportant avec eux des tranches d'histoire que l'on ne connaîtra jamais, Benmansour Mustapha, Takdjerad Boualem, Djouab Ramdane, Bouhamadouche (dit Zmimi), Naïli Ameur, Bendia M'hamed, Cherifi Noureddine, Amrous Essaid, Cherifi Ali, Djouab Ali, Lamrani Ahcen, Naïli Mohamed, Cherifi Mohamed, Assoul, Boualem Bacha, Amrous (dit Bella), Ouriachi Ali, Amimeur (dit Semiri) et des centaines d'autres. Ils sont nombreux à connaître les geôles de Cortesse et des dizaines de pages ne suffiraient pas à les citer tous. La chambre des tortures était un espace clos où était suspendu une corde servant à hisser des fardeaux au dessus d'un bassin avant de les plonger dans un liquide noirâtres, ces fardeaux étaient en quelque sorte des prisonniers ficelés comme des paquets de linge. Une installation produisant de violentes décharges électriques était posée à proximité du bassin d'eau et les détenus étaient sujets à des électrocutions qui provoquaient des pertes de connaissances, des brûlures, des convulsions. Les torturés se souviennent des cris déchirants jour et nuit, des cris déchirants parviennent aux oreilles du détenu accroupi dans sa cellule, des cris d'effroi. Des captifs en proie aux affres de la torture. Des hurlement de terreur et de souffrances qui font terriblement accroître le désespoir et l'angoisse des autres prisonniers. Lorsqu'arrive l'heure, un interrogatoire musclé leur est consacré. Dans la salle des tortures, on commande au prisonnier de se déshabiller et de s'asseoir sur une chaise. Aussitôt, les questions tonitruantes fusent, accompagnées de coups de points, tout à coup les bourreaux se ruent sur la victime pour l'attacher pour commencer l'immersion dans de l'eau poisseuse, sale, salée et savonneuse. Le détenu éprouve une sensation terrible d'étouffement. N'ayant pas pu récolter des aveux, il est relâché pour rejoindre la cellule, il est accueilli par les autres détenus qui sont touchés par la maigreur et la mauvaise mine de leur compatriote. Parmi les Algériens qui séjournèrent dans ce camp de concentration, beaucoup sont morts ou traumatisés, ou handicapés à vie ou détraqués. Aujourd'hui, cinquante ans après l'indépendance le camp Cortesse est devenu un bidonville de constructions anarchiques, abandonné par les autorités locales, il aurait dû être reconverti en musée historique pour notre jeunesse avide d'histoire de la révolution algérienne et de la région de Bordj Ménaiel.

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