Sans passé, on ne peut construire l'avenir, on a trahi la mémoire des chouhada de la région de Bordj Menaiel, tombés au champ d'honneur. «Notre région s'est donnée, corps et âme, pour le recouvrement de son indépendance, alors pour quoi avoir oublié ces valeureux hommes, en leur attribuant un carré pour martyrs où doivent être inscrits leurs noms et prénoms, des épitaphes où on peut se ressourcer la génération montante pour connaître leur histoire, ce serait là, la moindre des choses et d'une grande reconnaissance», dira un ancien moudjahid. Quand est-ce qu'un monument aux martyrs sera-t-il lancé ? C'est un projet qui a toujours retenu l'attention des responsables locaux de la kasma FLN, de moudjahidine, et qui devait être lancé à une cadence soutenue car la population ménailie attend une telle récompense envers ceux qui se sont sacrifiés pour le pays. Le pays est «coulé» dans l'esprit des citoyens, qui ne comprennent nullement cette injustice à l'égard des chouhada. Si nous sommes incapables de leur rendre hommage par l'inscription de leurs nom et du passé de ces historiques évènements, devrons-nous en conclure que nous les aurions vécus pour rien ? Alors ! Comment voulez- vous avancer si vous ne possédez même pas votre propre histoire. Et pourtant, Bordj Menaiel a eu ses braves, et ils sont illustres, à l'image des Abbas Abdelkader, Bouhamadouche Djelloul, Hachemin Hammoud, Kentour Achour et d'autres encore. Il existe depuis l'indépendance une kasma des anciens moudjahidine, certains ne sont plus de ce monde, à l'image des Djouab Ali, Badis Ahmed, Bouhamadouche dit Zmimi, Chemaala Si Tahar, Baaziz Ahmed dit Ahmed Moh, Touati Said, mais d'autres sont encore vivants et qui prennent de l'âge comme Boualem Bacha Amimeur, Boualem dit Smiri, Djouab Ramdane, Zaoui Ali, Zaoui Amar, Tirèche Rachid, Takedjerad Boualem, Benmansour Mustapha, des moudjahidine qui doivent se pencher sur le cas des chouhada pour obtenir une considération à l'égard de leurs compagnons de lutte, tombés au champ d'honneur pour une Algérie libre. Pourquoi, depuis 1962, personne n'a bronché pour obtenir cette reconnaissance à travers une stèle commémorative pour les morts ? Pourquoi ? Quelles sont les embûches ? Sont-elles si insurmontables que personne n'a pu, depuis l'indépendance, faire ériger un carré des martyrs ? Autant de questions lancinantes et sans repenses à ce jour. C'est de l'anguille sous roche ou de quoi perdre son latin. Tenez-vous bien ! Tous les douars et décheras avoisinants ont leurs carrés des martyrs et leurs stèles sauf Bordj Menaiel, cela s'appelle du mépris et cela insulte de la pire manière qui soit ceux qui ont fait la sacrifice de leur vie afin que vivent aujourd'hui ceux qui sont en train de les bafouer à ce jour, en les ignorant impunément. Honte à tous ceux qui ont participé et qui participent à cette culture de l'oubli. Que notre jeunesse en prenne note ! L'Organisation nationale des anciens moudjahidine est-elle au courant de ce problème ? Faut-il interpeller le premier magistrat du pays, le président de la République Abdelaziz Bouteflika pour remettre les pendules à l'heure. Et dire que Bordj Menaiel a été le fief des colonels Krim Belkacem et Ouamrane.