Ainsi, le potentiel pétrolier du Mali attire déjà beaucoup d'intérêt de la part des investisseurs. Le potentiel pétrolier du Mali est répertorié depuis les années 1970 où des séismes sporadiques et des forages avaient permis de découvrir des traces de pétrole. Avec l'augmentation globale du prix du pétrole et du gaz, le Mali a accéléré la promotion et la recherche de nouvelles explorations, productions et exportations pétrolières. Le Mali pourrait offrir une route privilégiée stratégique pour les exportations de gaz et de pétrole de la région sub-saharienne vers les pays de l'ouest et de plus, il y a toujours la possibilité de relier le bassin de Taoudeni au marché européen, en passant par l'Algérie. Un travail de réinterprétation de données géologiques et géophysiques précédemment recueillies a déjà débuté, se focalisant sur cinq bassins de sédiments dans le nord du pays, y compris ceux de : Taoudeni, Tamesna, Ilumenden, Ditch Nara et Gao. En juillet 2008, le gouvernement malien a modifié la loi sur l'exploration pétrolière, faisant passer la période d'exploration de 10 à 12 ans. Cette nouvelle loi a pour objectif d'augmenter l'attractivité de l'exploration pétrolière, du transport et du raffinage au Mali. L'Autorité de promotion de l'exploration pétrolière (Aurep) est l'organisme au sein du gouvernement malien qui est responsable du respect des engagements des entreprises de part la signature de différentes conventions. L'intérêt suscité par les parcelles pétrolières et gazières au Mali est fort, avec actuellement 15 parcelles sur les 29 proposées qui ont déjà été attribuées. Cela dit, qu'en est-il de la situation socioéconomique de la France actuelle ? Selon un expert, «La France connaît une situation de chômage dramatique. Officiellement, selon l'Insee, le ministère du Travail et Pôle Emploi : c'est 10% de la population active, soit environ 3 millions de personnes. Mais si l'on compte tous les «inscrits à Pôle Emploi» qui n'apparaissent pas dans les statistiques Insee, on est à plus de 5 millions. Certains, comme David Bornstein, qui a récemment réalisé un reportage pour Arte intitulé France : les chômeurs invisibles , estiment que ces chiffres sont largement sous évalués et que c'est en réalité 30% de la population active française qui serait touchée. En plus de cela, l'Unedic vient d'annoncer, pour 2013, une augmentation de 180 000 chômeurs, soit 500 par jour. La situation économique est plus catastrophique encore, puisque l'on sait que la France a été le pire cancre de la zone euro sur les 9 premiers mois de 2012 (il faut attendre encore un peu pour avoir un résultat sur l'ensemble de l'année) avec un déficit de sa balance commerciale de 62,5 milliards d'euros. Pendant le même laps de temps, l'Allemagne réalisait un... bénéfice de 144,7 milliards. Dans cette situation de quasi faillite, il va être difficile de faire croire très longtemps que la France se lance dans une guerre au Mali sans avoir des visées très précises sur ce que cette opération pourrait économiquement rapporter. En l'état actuel, les forces engagées au Mali coûtent 400 000 euros par jour. Une dépense qui va devoir, pour raison d'enlisement, être rapidement revue à la hausse en doublant au moins les effectifs engagés. Alors, quand François Hollande lance balance cette rhétorique burlesque, on a envie de sourire. Un pays dans une bourbe économique convoitant les richesses d'un autre pays sous prétexte que ce dernier est pauvre. Jean de la Fontaine devrait se retourner dans sa tombe. (Suite et fin)