La Sonatrach et la compagnie italienne ENI se sont engagées dans une campagne d'exploration de pétrole au Mali. Cette opération a été lancée avec le démarrage au mois de décembre, du premier bassin de Taoudénit à travers des travaux de sondages sismiques qui s'étendront sur 6 000 km. Pour ce faire, une vision de l'évolution des travaux de recherche sur le site, le ministre des Mines, de l'Energie et de l'Eau, à la tête d'une importante délégation, s'y est rendu, vendredi dernier. Le gouvernement malien ayant fait de l'exploration pétrolière une priorité à travers l'autorité pour la promotion de la recherche pétrolière (Aurep), a choisi la zone de Taoudénit (région de Tombouctou), où la recherche pétrolière continue son petit bon homme de chemin. Le Mali dispose de 4 bassins répartis en 25 blocs. Il s'agit des bassins de Taoudénit, de Tamesna dans la région de Kidal, du graben de Gao et du fossé de Nara. Sur les 25 blocs, 22 ont déjà fait l'objet de convention et la recherche est engagée sur 5 blocs, notamment pour ceux de Taoudénit ENI, Sonatrach, Baraka sont les trois entreprises internationales présentes au Mali pour mener les phases de sondages sismiques. Constitué de 5 blocs, le bassin de Taoudénit tel que présenté, représente 192 000 km2 sur lesquels 6 000 km2 seront concernés par les sondages sismiques contre 700 km2 dans l'engagement initial. Ce faisant, les promoteurs pétroliers, en l'occurrence, Sonatrach (Algérie) et ENI (Italie) veulent mettre la chance de leurs côtés afin de découvrir dans un avenir pas lointain le pétrole dans ce pays. Le projet a marqué des performances d'autant que sur les 6 000 km2 concernés par les tracés sismiques, un taux d'exécution de 24 % a été atteint dans cette zone caractérisée par un climat sec et dur. Mieux, les premiers forages verront le jour en 2008. L'enveloppe financière prévue à cet effet, se chiffre à 35 millions de dollars. Sur le site, travaillent actuellement 380 travailleurs, dont 124 Algériens expatriés. Réconforté dans sa conviction qu'un jour le pétrole peut jaillir au Mali, le ministre malien des Mines, de l'Energie et de l'Eau, qui était allé voir et entendre n'a pas fait mystère de sa satisfaction en s'adressant aux travailleurs et cadres de la Sonatrach. "Je dois dire que cette visite a été impressionnante. Nous avons eu à constater que nous avons affaire avec de très grands professionnels". Le consortium qui est chargé de l'exploitation de ces données est constitué par le groupe ENI et par Sonatrach qui est la première compagnie pétrolière en Afrique et la dixième dans le monde, et par Baraka qui a découvert le pétrole en Mauritanie. Œuvre de longue haleine, l'exploration pétrolière commence par l'interprétation des données géologiques suivies des levées aéroportées qui seront par la suite interprétées. Pour le ministre malien, il n'y a pas eu de retard, proprement parler, dans le chronogramme établi s'agissant de la réalisation des forages. Mais pour lui, il y a eu juste un changement d'approche. "Auparavant, le planning avait été arrêté par Baraka. Mais quand les grandes compagnies comme Sonatrach et ENI sont arrivées, l'engagement qui avait été pris sur 700 km2, pour se donner toutes les chances, ils ont décidé de porter cela à 6 000 km2. C'est dire qu'il est normal que cela prenne du temps", a justifié le ministre malien.