Une cérémonie de réception d'une donation d'une série de 350 ouvrages, 32 articles, 33 périodiques et 150 photographies sur la région des Aurès, s'est tenue avant-hier, au palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger. Ces œuvres provenant des collections du fonds de l'ethnologue et spécialiste des Berbères chaouis de l'Aurès algérien, Germaine Tillion, sont destinées à enrichir la bibliothèque du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH). Emilie Sabeau-Jouannet, la nièce de l'ethnologue Germaine Tillion, a fait don, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie de 350 ouvrages et 150 photographies, prises par Germaine Tillion dans les Aurès dans les années 1930 à la bibliothèque du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH). La ministre de la culture Khalida Toumi qui a pris part à la cérémonie marquant cette donation d'ouvrages, d'articles et de photographies inédites, a précisé que ces donations contribueront à enrichir notre centre de recherche, et d'ajouter que ce geste d'utilité publique est un soutien à la recherche scientifique et à l'histoire de l'Algérie. Tout en félicitant cette initiative, la ministre indiquera que «ce fonds d'ouvrages de Germaine Tillion est aussi un don pour tous les chercheurs de la culture, hommes et femmes». Toujours, selon Mme Toumi, ces ouvrages constituent un apport pour l'enrichissement de notre patrimoine culturel et historique. Précisant que ce fond culturel provient des grandes montagnes de l'Aurès où Germaine Tillion portait à la rencontre des paysans de l'Aurès. «Ces régions montagneuses faisaient l'objet de ces recherches ethnologiques dans les années 1930», a-t-elle poursuivi. La ministre rappellera que Germaine Tillion était une ethnologue et résistante. Elle s'est installée dans la région de «Hamar Khadou» dans les Aurès. «Malheureusement, elle nous a quitté en 2008 à l'âge de 101 ans. Elle a laissé, derrière elle, un énorme fond documentaire sur la vie sociale, coutumes et rituels de la région des Aurès», a-t-elle souligné. Elle ajoutera, à ce titre, que ces ouvrages mettent en exergue les différents aspects de la vie sociale et patrimoniale de la région des Aurès. 600 recherches au sein d'une population de 700 montagnards aurésiens De son côté, la nièce de Germaine Tillion, Emilie Sabeau-Jouannet s'est dite contente d'offrir, aujourd'hui ce fonds de Germaine Tillion à l'Algérie. «Je suis très émue et très contente d'offrir ces précieux ouvrages de ma tante à l'Algérie parce que ma tante germaine Tillion aimait l'Algérie. Elle était émerveillée par la beauté et les paysages du Sahara et de l'Aurès», a-t-elle souligné. Et d'ajouter : «Ce ouvrages sont, en fait des photographies prises par Germaine dans l'Aurès dans les années 1930, des articles et des mémoires sur l'Algérie et le Maghreb réalisés par ses étudiants.» Sabeau-Jouannet a, d'autre part, précisé que sa tante faisait ses recherches ethnologiques dans l'Aurès en découvrant la vie sociale et rituelle de la région où elle a pris conscience de la vie difficile des montagnard et des bergers mais c'était pour elle, une grande joie que cette découverte. Elle a ajouté, dans sens qu'elle a mené 600 recherches ethnologiques émergées au sein d'une population de 700 montagnards des berbères chaouis de l'Aurès. Animant cette cérémonie, le directeur du CNRPAH, Slimane Hachi a ajouté que cette initiative a débuté tout en contactant la nièce de Germaine Tillion, Emilie Sabeau-Jouannet. Ce fond a été adressé à l'ambassade d'Algérie à Paris, par la suite, au ministère de la culture et enfin à la bibliothèque du CNRPAH. Je félicite ce geste d'utilité publique qui contribue à l'enrichissement et au développement de notre bibliothèque et la recherche scientifique des hommes et femmes de la culture», a tenu à préciser M. Hachi. Et d'affirmer : «Les 150 photographies seront publiées dans un livre accompagné de textes et seront destinées aux chercheurs.» A noter que parmi les ouvrages de Germaine Tillion, qui ont fait l'objet d'un don à l'Algérie à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance, figurent : «L'Algérie en 1970 telle que je l'ai vue», «Un algérien nommé Boumediene», «Les Algériennes», «Et Alger ne brûla pas», «Messali Hadj (1898-1974) : La passion de l'Algérie libre», «Pour Djamila Bouhired», «Les très riches heures de l'Algérie : de l'antiquité à la belle époque», «Archéologie aérienne de l'Aurès», «Au forgeron de Batna», «Littératures berbères, des voix, des lettres», «Paysans algériens : La terre, la vigne et les hommes», «Catalogue des collections des Aurès», «Musique de tradition orale» (article), «Notes sur la vie traditionnelle des populations forestières» (article), «Bibliographie Maghreb-Sahara : Anthropologie-Préhistoire» (article), «Le tourisme automobile à travers l'Aurès» (article), «Revue du monde berbère et des entités ethniques» (périodique), «Amazigh : revue marocaine d'histoire et de civilisation» (périodique.)