Selon le site internet britannique open Democracy, qui fait écho à plusieurs articles parus dans la presse française et internationale, notamment le Canard Enchaîné dans son article «Notre ami du Qatar finance les islamistes du Mali» (édition du 6 juin 2012), qui se base lui-même sur un rapport de la DRM française (Direction du renseignement militaire), le Qatar financerait et armerait les islamistes. Ces derniers seraient entraînés par les forces spéciales du Qatar. La présence du Qatar au Mali ne date pas d'hier, mais bien des années 80, lorsqu'il s'est impliqué dans des œuvres caritatives et religieuses, ainsi que le financement d'écoles. Signalons qu'un accord a été conclu en août dernier à Doha entre les Croissants-Rouges qatari et malien. Le champ d'action des Qataris a pour port d'attache le triangle de Gao, Kidal et Tombouctou, l'axe où règnent actuellement les différents groupes islamistes armés. Depuis le pseudo «Printemps arabe », la présence qatarie s'est intensifiée dans cette région. Est-ce un hasard si ces régions se retrouvent aujourd'hui entre les mains de tueurs sanguinaires qui sont fondamentalement des alliés stratégiques du Qatar ? Sachant que l'émirat finance de nombreux mouvements tels les Frères musulmans d'Egypte, de Tunisie et les mercenaires en Syrie, après avoir financé les rebelles libyens de l'Otan pour chasser Kadhafi, on est amené à penser que l'influence du Qatar au Maghreb et aux portes de l'Afrique noire ne cesse de croître. L'emprise de l'émirat sur le continent africain pourrait répondre à plusieurs objectifs. Tout d'abord, le Qatar aspire depuis longtemps à devenir un médiateur incontournable entre la France, la Cédéao, le gouvernement malien et les islamistes du Nord-Mali, ce qui va asseoir sa position dominante qu'il intensifie par ailleurs en Egypte, en Libye, en Tunisie. Suite à la réussite de l'intervention de l'Otan en Libye dont le Qatar était un acteur primordial, notamment avec l'envoi de ses forces spéciales et avec l'implication de sa chaîne Al Jazeera, qui a perdu toute crédibilité dans le monde arabe,cet émirat insignifiant sur la carte du monde s'est vu pousser des ailes en optant pour l'intervention militaire à l'étranger à l'aide de mercenaires recrutés par des intermédiaires à Doha et illustre parfaitement la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Ensuite, les richesses potentielles maliennes très attractives, qu'elles soient gazières ou pétrolières, et qui nécessitent un développement dans leurs infrastructures allèchent les appétits démesurés des Qataris qui se sont spécialisés dans les infrastructures. Toujours en quête de terres cultivables, la mainmise sur le Mali est capitale pour s'engouffrer en Afrique de l'Ouest et acquérir un royaume sans limite. L'agression du Qatar en Syrie démontre sa politique d'intervention armée pour déstabiliser des pays qui ne s'alignent pas dans l'option réactionnaire wahhabite de cet émirat qui veut concurrencer l'Arabie Saoudite dans le leadership du monde sunnite face à une hypothétique menace sur ces monarchies archaïques venant de l'axe shiite du Hezbollah, de la Syrie et de l'Iran. Profitant de l'instabilité et de la fragilité de la région du Sahel, occasionnées par l'intervention criminelle en Libye qui a engendré un flux de soldats touaregs, maliens, revenus au Mali avec armes et bagages, l'émirat du Qatar y est devenu un acteur majeur. Il fait un investissement stratégique à moyen et long terme en finançant des groupes terroristes au nord-Mali sachant qu'il va administrer et contrôler les territoires occupés par des islamistes qui sont ses serviteurs et exécutants zélés. Le Mujao, ce mouvement terroriste venu de nulle part qui a kidnappé sept diplomates algériens, n'est-il pas aux ordres du Qatar ? L'Algérie vient de faire face à une prise d'otages spectaculaire sur le site gazier d'In Amenas par des terroristes venus de Libye et menaçant de faire sauter toute l'infrastructure, dont l'impact très important sur le marché mondial du gaz aurait été considérable, sachant que ce site représente à lui seul 18% de la production de gaz en Algérie. Si ce plan machiavélique avait réussi, les répercussions sur la population algérienne auraient été catastrophiques et auraient certainement entraîné des troubles que la chaine al Jazeera, surnommée «al Khanzeera» par les Algériens, aurait diffusés à longueur de journée. Cette dernière aurait sans doute qualifié ces troubles, voire cette révolte, de printemps algérien spontané, comme ce fut le cas dans plusieurs pays arabes, d'autant plus que le Qatar abrite à Doha le chef du fils Abassi Madani. Nous avons écho du fait que cette chaîne de propagande a préparé des maquettes des villes algériennes pour y tourner des émeutes virtuelles, comme elle l'a fait en construisant la réplique des places de Tripoli en studio, prétendant que cette ville était tombée, ce qui s'est avéré un mensonge par la suite, avec toutes les conséquences que l'on sait. Est-ce un hasard si le chef du groupe terroriste, qui a organisé la prise d'otages à In Amenas, a téléphoné quelques heures avant sa mort à al Jazeera pour revendiquer cette opération. Sachant que ce groupe est venu de Libye et que l'Algérie n'a jamais connu une opération visant ses structures gazière et pétrolière, même durant les heures les plus sombres de la guerre civile, sommes-nous face à un nouveau genre de terrorisme qui implique des acteurs financièrement très puissants aux ramifications politique et économique ? Notre armée a su déjouer tous les complots qui visaient à déstabiliser l'Algérie en frappant comme il le fallait et au bon moment, donnant ainsi un signal clair à tous les apprentis sorciers qui s'aventureront sur notre territoire. Cette opération magistrale signe une nouvelle étape de la lutte anti terroriste qui doit être menée jusqu'au bout afin d'éradiquer la vermine terroriste à la solde des pouvoirs étrangers occultes. Il est à souligner que la concurrence entre l'Algérie et le Qatar dans l'importation du gaz ne date pas d'hier et l'on peut s'interroger sur la visite de l'émir qui est venu à Alger quelques jours avant le déclenchement de l'intervention française au Nord-Mali. Cela nous rappelle la visite du même émir à Ghaza juste avant les bombardements israélien. L'émir du Qatar qui arrive chaque fois avant le déclenchement des guerres, est devenu un oiseau de mauvaise augure qui n'annonce pas le printemps mais qui, tel un charognard, plane sur les champs de bataille. Les Occidentaux peuvent-ils compter sur le financement de leur guerre au Mali par cet émirat du Qatar, par ailleurs leur allié en Syrie ? Cette fois, la donne semble être compliquée par l'émirat lui-même, qui s'est opposé à l'intervention française au Nord-Mali, non pas par principe comme le fait l'Algérie dont l'un des axes fondamentaux de sa politique étrangère est la non ingérence dans la souveraineté des Etats, mais pour préserver ses investissements en Afrique, l'instabilité de la région et la lutte anti terroriste étant le cadet de ses soucis, lui qui est l'un des promoteurs du terrorisme et de l'idéologie wahhabite. «Ce sont des trous creusés par des rats qui font tomber le cheval» : ce proverbe algérien reflète bien la situation du Qatar qui est en train de jouer avec la stabilité du continent africain, sinon de toute la planète, et l'Algérie doit être vigilante par rapport aux manigances de ce micro Etat à l'appétit d'ogre.