Les dirigeants africains entament, depuis hier, les travaux du 20e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) axés essentiellement sur des questions politico-sécuritaires et sur le développement socioéconomique africain et inter-africain. La tenue du 20e Sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine d'Addis Abeba autour du thème portant sur «le panafricanisme et la renaissance africaine» coincide avec la célébration du cinquantenaire de la création de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) créée le 25 mai 1963. Ce hasard devrait constituer pour les participants une halte de réflexion et de méditation de ce qui a été à l'origine de la création d'une organisation continentale dont un bon nombre de pays africains célèbrent le cinquantenaire des indépendances, ceci en vue de se projeter vers l'avenir en dégageant les bonnes réponses aux questions qui freinent le progrès du continent africain et les solutions durables aux problèmes qui le minent. Si le dit sommet est bousculé par les nouvelles donnes survenues sur le continent africain, crise malienne avec l'intervention militaire française, tensions entre le Soudan et le Sud Soudan, le conflit de la RDC et le Guinée Bissau, d'autres donnes sont tout autant à l'ordre du jour. La présidente de la Commission de l'UA, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a, dans une de ses allocutions au cours des travaux de ce 20e Sommet de l'UA ouvert samedi, demandé aux dirigeants africains de «se départir des attitudes habituelles en matière d'industrialisation» et de souligner que «des pays qui étaient au même niveau que l'Afrique avaient progressé plus rapidement». L'Afrique en effet qui recèle des ressources humaines et des richesses naturelles inestimables est appelée à être aujourd'hui plus qu'hier, au rendez-vous des aspirations de ses peuples. La lutte contre la progression de la pauvreté en Afrique passe inéluctablement par la gestion rationnelle de ses ressources et dont les systèmes éducatif et de la santé constituent la voie sûre vers les progrès escomptés dont ont fait part les textes fondateurs de l'OUA en 1963. La crise malienne survenue le 22 mars en 2012 et bousculée depuis le 10 janvier dernier, par l'intervention militaire française sans le feu vert d'une résolution pour une intervention étrangère de ce type a dominé les travaux du 20e Sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. La guerre au Mali a précipité le déplacement de Maliens à l'intérieur du pays au moment où d'autres continuent de se réfugier dans les pays voisins au pays. Devant une situation humanitaire alarmante que traverse le Mali, la communauté internationale est appelée à répondre en urgence aux besoins élémentaires. Sur un autre plan, la lutte contre les groupes terroristes au Nord du pays ne peut à elle seule régler la crise dans ce pays et dont les réponses à la crise politico-institutionnelle sont de mise. Cette situation devrait être d'ores et déjà débattue lors des discussions entre partenaires africains et les responsables maliens pour soutenir ces derniers, dans leurs efforts à prémunir le Mali des risques majeurs qui pèsent sur sa stabilité durable et sa souveraineté. Ainsi, le défi que l'organisation africaine est appelée à relever dans son approche du traitement de la crise malienne et à divers niveaux est tel que l'implication de l'ONU est tout autant primordiale pour prémunir le Mali et la région de tout embrasement. Par ailleurs, même si tout le monde s'accorde à souligner la pertinence de la lutte contre le terrorisme et ses ramifications en vue de prémunir le Mali de sombrer dans une situation chaotique, il n'en demeure pas moins que les convoitises de pays occidentaux en direction du Mali et toute la bande sahélo-sahélienne demeurent d'actualité. Il est à rappeler que l'action militaire est l'expression violente de l'action politique et que la crise économico-financière qui frappe de plein fouet les pays occidentaux est au cœur de leur approche stratégique de traitement des questions liées à l'Afrique, dont la crise malienne. Le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique qui se tient depuis hier, à Addis Abeba rappelle les raisons pour lesquelles les peuples d'Afrique se sont dotés de cette organisation.