Lorsqu'on constate qu'il y a une augmentation de la criminalité urbaine, selon les rapports de la gendarmerie, une augmentation de la corruption selon ce qui se dit dans la presse, une augmentation de la contre-bande, selon les rapports qui proviennent des services concernés, continuité du terrorisme à l'intérieur de nos frontières, selon ce qui est rendu public, on pose fatalement la question : ceci est-il toujours lié, à savoir qu'il y a une entraide entre tous ceux qui œuvrent en dehors de la légalité ? A quoi faudrait-il s'attendre quand tout s'achète et tout se vend, même les consciences, même des positions sur une liste électorale, c'est-à-dire des mandats électifs, et que tout se sait sans que soient prises des décisions ? On peut dire que le terrain est favorable au développement de la corruption. Et pas seulement de corruption. Quand domine donc le sentiment d'impunité, fatalement on assiste à une prolifération de corrupteurs et de corrompus. Le gain devient ainsi facile et plus il est facile, plus il tente plus de personnes. On dit qu'on ne naît pas corrupteur ou corrompu, on le devient. Un parti au pouvoir avait invité le président de la République à punir la corruption, disant que lui-même détenait des dossiers. Pourquoi impliquer directement le Président dans cette prise de décision, alors que c'est le rôle des institutions à prendre leurs responsabilités conformément à leurs attributions ? Des institutions sont créées spécialement pour la traque de la corruption, mais il semble qu'elles rencontrent des obstacles en la matière. Pourquoi des obstacles ? Pourquoi tout attendre du président de la République ? Lui a inclus la lutte contre le terrorisme dans son programme et a nommé les hommes qui vont appliquer ce programme dans son intégralité. Alors ? Qu'est-ce qui bloque ? Le Président lui-même ? Pourquoi alors s'entoure-t-il d'un staff s'il n'y a que lui à décider ?