Le Premier ministre veut engager tous les moyens disponibles dans la lutte contre la corruption. Quand tout s'achète et tout se vend, même les consciences, même des positions sur une liste électorale, c'est-à-dire des mandats électifs, et que tout se sait sans que ne soient prises des décisions, on peut dire que le terrain est favorable au développement de la corruption. Quand le sentiment d'impunité domine, fatalement on assiste à une prolifération de corrupteurs et de corrompus. En ce moment-là, le gain devient ainsi facile, et plus il est facile, il tente plus de personnes. On dit qu'on ne nait pas corrupteur ou corrompu, on le devient. Un parti au pouvoir invite le président de la République à punir la corruption, disant que lui-même détient des dossiers. C'était le président du HMS qui incitait le Président en ces termes, alors que lui-même était au pouvoir. Pourquoi impliquer directement le Président dans cette prise de décisions alors que c'est le rôle des institutions à prendre leurs responsabilités conformément à leurs attributions ? Des institutions sont créées spécialement pour la traque de la corruption, mais il semble qu'elles rencontrent des obstacles. Pourquoi des obstacles ? Pourquoi tout attendre du président de la République ? Lui il a inclus la lutte contre le terrorisme dans son programme et a nommé les hommes qui vont appliquer ce programme dans son intégralité. Alors ? Qu'est-ce qui bloque ? La corruption prospère quand il y a une économie de bazar et qu'il n'y a pas un vrai champ d'action d'où fuseront des dénonciations qui mettront le doigt sur la plaie. La corruption prospère également quand il n'y a pas de moralisation de la gestion des fonds et des affaires publiques. La moralisation, ce sont les " politiques " qui doivent l'imposer, car ils en ont fait le serment durant les campagnes électorales.