Lorsqu'il y a un dialogue de sourds au sein des Etats, dans l‘espace arabe, un dialogue qui aggrave la crise alors qu'il faudrait en sortir, un dialogue où chacun récite sa partition, y a-t-il encore une chance pour qu'un dialogue aboutisse à une véritable réconciliation ? Il y a bien un certain nombre de concepts qui attendent leur explicitation. Quelle différence entre intégrisme et islamisme ? Si l'intégrisme est la matrice porteuse du terrorisme, que serait la matrice porteuse de la démocratie ? Serait-ce de la prudence ou de la peur que de ne pas donner un nom à cette matrice ? Un enchaînement pourtant apparemment logique qu'on n'ose pas soutenir. Quand le Président avait émis les conditions d'une possible amnistie générale par référendum, inévitablement, chaque citoyen opère une remontée dans le temps. Un enchaînement logique ? Y a-t-il une linéarité entre le «je tends la main» de Boudiaf, la «rahma» avec son successeur, le «il faut réaliser la concorde entre les Algériens» qui figure comme programme dans la première circulaire présidentielle de Zeroual, et, enfin la concorde civile suivie de la réconciliation nationale avec Bouteflika ? Comment réellement arriver à se comprendre, surtout au niveau de la classe politique, quand les mêmes mots utilisés ne disent pas la même chose ? Démocratie en français et démocratie en arabe prêtent à confusion dans leur explication quand on oublie qu'il s'agit de deux mondes différents. Des mêmes concepts avec des contenus différents, plutôt antagonistes. Le concept de constitution utilisé de par le monde n'implique pas les mêmes obligations ailleurs.