Mohamed Maalej, président de la Ligue de protection de la révolution, formation jugée brutale, a annoncé son intention de former un parti politique. Le président de la Ligue de protection de la révolution (LPR), Mohamed Maalej, un groupe accusé d'être une milice brutale liée au parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie, a démissionné afin de former un parti politique, a indiqué samedi l'organisation. «Le bureau exécutif a accepté la démission du président de la LPR, Mohamed Maalej», a indiqué cette organisation sur sa page Facebook, soulignant que ce dernier comptait former un parti politique. Elle ne donne aucune autre précision. La LPR, créée en mai 2012 pour «défendre les acquis de la révolution», est largement considérée par la société civile et l'opposition comme une milice aux méthodes brutales favorable aux islamistes au pouvoir. Une large frange de la classe politique tunisienne et de nombreuses ONG appellent depuis des mois à la dissolution de cette organisation, une mesure que bloquent Ennahda et le Congrès pour la République (CPR) du président Moncef Marzouki. Selon des médias tunisiens et des opposants, elle fait partie des suspects dans l'assassinat de l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd le 6 février, un crime qui a plongé la Tunisie dans sa plus grave crise depuis la révolution qui a renversé le pouvoir de Zine el-Abidine Ben Ali en janvier 2011. La LPR est aussi accusée de plusieurs attaques retentissantes, comme le lynchage en octobre 2012 de Lotfi Naguedh, représentant de Nida Tounes (opposition laïque) et l'attaque contre le siège du principal syndicat, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) début décembre.