Les faibles et les forts n'ont pas la même perception de la souveraineté nationale. Pas la même perception des moyens à utiliser pour préserver chacun la sienne. Les forts (militairement bien sûr) ont une conception de leur propre souveraineté qu'ils ne transposent pas sur celle des faibles. Si le concept de souveraineté nationale a été pendant longtemps, sur le plan des interventions militaires, le principe «fondateur de l'ordre international» qui inclut le respect de l'intégrité territoriale et la non ingérence dans les affaires intérieures, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, ce ne sont plus ces critères qui servent de base au droit international. Les grandes puissances ont leur propre définition parfois non publique du droit international. Elles ne veulent pas de définition nouvelle précise du droit international, plus particulièrement quand il s'agit d'intervention militaire extérieure qu'imposera bien sûr leur vision portant sur la défense de leurs propres intérêts. Par rapport à leur propre perception de leur souveraineté nationale, les grandes puissances sont disponibles à défendre la leur par les moyens militaires de dissuasion qui sont à leur disposition, alors que les autres pays, en particulier les pays en développement savent qu'ils doivent investir dans leur politique d'action diplomatique pour se mettre à l'abri des menaces... militaires. D'autres pays (plutôt des régimes) préfèrent confier leur propre protection aux grandes puissances en compensation du renoncement à leur souveraineté nationale. La souveraineté nationale peut se défendre par une alliance régionale, l'intégration à une région qui peut devenir un acteur géopolitique. Appartenons-nous à un tel espace, celui de défense collective ?