«L'Association nationale pour l'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (Anit) œuvre pour accompagner les enfants trisomiques dans leur insertion sociale, elle a fait le choix pour une vocation nationale et elle est présente dans 11 wilayas à travers le pays», a indiqué Chibani Youcef, président de l'association. Chaque jour, deux enfants porteurs de trisomie 21 naissent en Algérie, soit près de 800 nouveaux cas par an. Première cause du handicap mental, cette anomalie génétique les expose à une déficience intellectuelle quasi constante et à des problèmes de santé récurrents. Ils seraient près de 100 000 en Algérie. Des êtres d'une grande fragilité nés avec un chromosome de trop mais avec autant d'attentes que les autres enfants. Qui s'occupe de cette catégorie de la société ? Pour l'instant, c'est l'Anit. Elle est constituée de parents d'enfants trisomiques qui se battent depuis 20 ans pour des droits non accordés, notamment avoir «une place dans la société». «Il y a certes une avancée, étant donné que nos enfants ont maintenant droit à des classes spécialisées dans des écoles publiques où ils peuvent se mêler avec les autres enfants dans les cours de récréation», explique un membre actif de l'association, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'association à Alger. En outre, Depuis la création de l'association en 1992, des centaines d'enfants ont pu avoir droit à une prise en charge éducative, orthophoniste et psychologique. Il a fallu négocier, courir, insister pour attirer l'attention des autorités. L'Anit aura réussi à forcer l'attention et l'implication des ministères de la Solidarité et de l'Education. 20 ans d'engagement et de ténacité pour réussir à rendre meilleure la vie de tant de trisomiques. 465 enfants porteurs de trisomie 21 sont actuellement scolarisés en Algérie, principalement dans la capitale, grâce à l'Anit. C'est déjà un acquis mais loin d'être suffisant. L'Anit a pris en charge 800 enfants trisomiques à travers 11 wilayas et gère un centre de prise en charge psychologique et orthophonique (CPPO) qui abrite une centaine d'enfants trisomiques, lesquels bénéficient de «l'assistance en orthophonie et en psychomotricité dont ils ont besoin». «L'image que la société a de nos enfants fait souffrir de nombreux parents et pose de nombreux barrages sur le chemin de nos enfants, c'est pourquoi l'association Regards sur la trisomie 21 est née», ajoute Djamel Eddine Hamada , fondateur de l'Anit. L'Anit veut cependant continuer à se battre pour l'insertion sociale des trisomiques dans la société algérienne.