Le ministre des Ressources en eau s'est rendu lundi dernier à la wilaya de Batna pour une visite d'inspection et de travail dont le programme particulièrement chargé lui a permis d'aller au chevet, en compagnie du wali El-Hocine Mazouz et des différentes autorités locales, des chantiers d'exécution des grands projets dits structurants du secteur de l'hydraulique. La bataille de l'eau étant stratégique pour la réussite du développement global, il va de soi que le ministre s'est imprégné de l'ambiance de travail et d'effort soutenu régnant à Batna et à travers les localités de la wilaya. Dans la capitale des Aurès, l'Algérienne des eaux mène activement les travaux de canalisation concernant le projet que supervise la direction de l'hydraulique visant une réhabilitation de tout le réseau – devenu vétuste – de l'alimentation en eau potable de la ville. La rénovation porte sur une distance de 126 km. «Ce projet en cours d'exécution sur le terrain sera renforcé par l'autre projet relatif à la sécurisation de l'AEP de la ville de Batna », devait nous déclarer M. Abdelkrim Chebri, le directeur de wilaya de l'hydraulique. Les efforts de l'Etat devraient être renforcés par une multitude d'actions concrètes et déterminantes. Jonction attendue entre Béni Haroun et Koudiat el Médaour Sur ce plan, la prochaine concrétisation du projet d'extension de la station d'épuration de Batna devrait permettre au nouveau système qui se configure au fur et à mesure sur le terrain de répondre – à l'avenir – aux besoins en eau potable d'une population estimée à 630 000 habitants. Les villes d'Arris et Barika ont pour leur part bénéficiéde la construction de deux stations d'épuration, ce qui est considéré comme une percée significative hors Batna dans le cadre du développement local. En 2013, la localité de Bouzina connaîtra le lancement des travaux d'aménagement d'un barrage, sollicité depuis des années par la population. Les autres projets de barrages qui sont en phase d'études techniques concernent les localités de N'Gaous, Tabagart et Ouled Si Slimane. La vallée de oued Abdi (Menaâ) est désormais dotée d'un projet, celui de l'alimentation en eau potable des populations, laquelle sera assurée à partir du barrage opérationnel Koudiat el Médaour, situé entre les localités de Chemora et Timgad. Mais ce barrage local bénéficiera dans un avenir proche de l'apport en eau de celui de Béni Haroun (Mila) dont il est attendu un impact grandiose en matière de renforcement en alimentation des populations en eau potable et même de l'irrigation (Batna, Arris, Ain Touta et Barika), en plus, semble-t-il, de Khenchela. Pour les autorités locales de la wilaya de Batna, la jonction entre le barrage de Béni Haroun (Mila) et celui de Koudiat el Médaour est considérée sur le plan technique comme un méga-projet. Il appartient donc aux services du ministère des Ressources en eau d'accélérer le processus de raccordement du barrage Béni Haroun avec celui de Koudiat el Médaour pour pouvoir crier victoire et changer la donne sur le terrain. Couverture des oueds de Batna et assainissement Le ministre des Ressources en eau aura pu constater à Batna l'avancement des travaux du projet de recalibrage et couverture des deux oueds coupant la ville parallèlement en deux comme une poire. D'après le bilan officiel local, 50% de ce projet ont été réalisés, et les travaux de la deuxième tranche, toujours confiés à l'entreprise Cosider, auraient pu démarrer déjà n'eût été la période hivernale caractérisée par de fortes intempéries. En matière d'assainissement, Batna est en passe de voir se réaliser sur le terrain un projet de réhabilitation du réseau local par le biais de l'Office national d'assainissement (ONA). La nouvelle agglomération de Hamla (qui n'est pas une nouvelle ville) sera quant à elle reliée à la station d'épuration de Batna grâce à la mise en place d'un collecteur principal. Des études techniques seraient en cours, par ailleurs, pour le projet de collecte des eaux usées dans les deux vallées de la région de Menaâ (l'oued Abdi et l'oued Labiod), y compris aussi la zone de Béni Fédhala. Mais selon les dires de M.Azza Abdelhamid, cadre-ingénieur hydraulicien à la direction des ressources en eau de Batna, ce projet ne pourra être réalisé avant que l'on apporte des réponses pratiques aux exigences de décantation des huiles déversées dans ces oueds légendaires, avec la mise en place de systèmes techniques de récupération et de recyclage de ces huiles. Pour l'oued Abdi et l'oued Labiod, il se pose en effet et ce depuis de longues années un problème écologique très sérieux que le ministère de l'Aménagement du territoire n'a jamais pu éradiquer malgré les subventions et actions engagées. Il a fallu attendre 2012 et 2013 pour assister à un début de solutions concrètes. Pourvu que l'on parvienne à mettre un terme à la pollution de ces deux oueds dont les eaux malpropres servent à l'irrigation des champs de fruits et de légumes, comme c'est le cas à Fesdis, réputée pour les violations des interdictions de droit dites de protection du consommateur et de la santé des citoyens.