Le président soudanais Omar El-Béchir a annoncé lundi la libération de tous les prisonniers politiques et a relancé une invitation au dialogue accueillie favorablement par l'opposition mais plus fraîchement par les rebelles. «Nous annonçons aujourd'hui une décision de libérer tous les prisonniers politiques et renouvelons notre engagement, auprès de toutes les forces politiques, en faveur du dialogue», a déclaré M. Béchir dans un discours à l'ouverture d'une session parlementaire. «Nous confirmons que nous allons continuer à communiquer avec toutes les forces politiques et sociales, sans exclure personne, y compris ceux qui sont armés, en vue d'un dialogue national qui apportera une solution à toutes les questions», a ajouté le président, au pouvoir depuis 23 ans. Cette annonce fait suite à l'invitation à un dialogue pour élaborer une nouvelle Constitution, lancée la semaine dernière par le vice-président Ali Othmane Taha aux partis d'opposition ainsi qu'aux rebelles qui combattent les forces soudanaises au Kordofan-Sud et au Nil bleu. Farouk Abou Issa, chef de l'Alliance de l'opposition, qui rassemble une vingtaine de partis, a évoqué «un pas en direction d'un véritable dialogue». «Très bonne nouvelle», a pour sa part salué Farouk Mohamed Ibrahim, membre de l'Organisation soudanaise de la défense des droits et des libertés. Le chef des rebelles de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), Malik Agar, s'est en revanche refusé à tout commentaire avant de savoir quels prisonniers allaient être libérés. Selon M. Ibrahim, il y a «un grand nombre» de prisonniers au Kordofan-Sud et au Nil bleu, dont 118 détenus du SPLM-N suivis par son organisation dans la seule région du Nil bleu.