Synthèse de Lyes Menacer Une vingtaine de personnes ont péri dans les combats de la fin de la semaine dernière à la frontière entre le nord et le sud-soudan. Ces victimes des rebelles, combattant les troupes gouvernementales soudanaises dans l'Etat frontalier du Kordofan-Sud, sont en majorité des civils, a rapporté hier l'agence de presse soudanaise SUNA. «Dix-sept civils ont été tués jeudi, dont des enfants, et 14 blessés, notamment des femmes, dans des attaques de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), à Um Dahilib et Murung, dans la région de Kalugi au Kordofan-Sud», a-t-elle indiqué. La reprise des combats a contraint les autorités de Khartoum à décréter l'état d'urgence dans l'Etat soudanais du Nil Bleu, frontalier du Soudan du Sud qui a récemment obtenu son indépendance, ont rapporté les agences de presse. «Le président Omar el-Béchir a proclamé l'état d'urgence dans l'Etat du Nil Bleu» et a nommé un gouverneur militaire, a ajouté l'agence Suna. Les affrontements se sont produits dans la nuit de jeudi à vendredi après un regroupement de troupes dans l'Etat du Nil Bleu, et alors que des combats font toujours rage depuis trois mois dans l'Etat proche du Kordofan-Sud. Le Nil Bleu et le Kordofan-Sud sont limitrophes du Soudan du Sud, devenu indépendant depuis le 9 juillet après des décennies d'un conflit meurtrier avec Khartoum qui avait parfois débordé sur ces deux Etats du Nord, une partie de leur population soutenant les Sudistes. «Dans un nouvel acte d'agression et une extension de ce qui se passe au Kordofan-Sud, les forces de défense populaires (liées à l'armée) et les troupes soudanaises ont déclenché une attaque contre les positions de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA-sudistes) à Damazin après minuit », a affirmé dans un communiqué le SPLM-Nord, la branche politique de la SPLA et principal parti d'opposition au Soudan. L'attaque a visé en particulier la résidence du gouverneur Malik Agar, président du SPLM-Nord, à Damazin, la capitale de l'Etat. L'offensive s'est ensuite intensifiée, visant toutes les positions de la SPLA, a encore indiqué le SPLM-Nord. Selon des témoins, les violences ont forcé des milliers de citoyens à fuir Damazin, certains vers Singa, à environ 200 km plus au nord. Le porte-parole de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saad, a confirmé qu'il y avait eu des combats mais affirmé que la SPLA en était à l'origine. Des sources au sein de la SPLA ont indiqué que la ville de Kourmouk, théâtre de combats acharnés pendant la guerre entre Khartoum et les rebelles sudistes (1983-2005, 2 millions de morts), avait été bombardée vendredi matin. Plusieurs analystes ont alerté contre le déclenchement d'une nouvelle guerre entre le nord et sud-soudan qui négocient toujours, sous l'égide de la communauté internationale, sur le partage de la richesse pétrolière et le tracé des nouvelles frontières non encore défini à ce jour.