Comme si une mauvaise nouvelle ne pouvait pas arriver seule, l'Algérie perd une seconde figure artistique. Après le grand parolier Mustapha Toumi, voilà que tombe tel un couperet la nouvelle de la disparition de la comédienne Salima Labidi. La défunte qui a lutté contre la maladie pendant de longs mois a finalement perdu le combat, tirant sa révérence jeudi matin, à l'âge de 64 ans. Comédienne racée et actrice de cinéma et de télévision très en vue, notamment ces dernières années, Salima Labidi a interprété toutes sortes de personnages, allant de la peste insupportable à la voisine, mère ou amie attachante. Native de Miliana, elle a investi le monde artistique aux premières années de l'indépendance, plus précisément en 1966, commençant d'abord, à l'instar de nombreux artistes algériens, par le théâtre radiophonique. Avec sa voix très communicative, elle a enchaîné à la Chaîne II, les rôles dans différentes pièces tragi-comiques autour de problèmes sociaux. Plus tard, elle investit le monde du cinéma et du théâtre, campant des personnages colorés, interprétés avec talent et générosité. Ainsi, le téléspectateur la découvre notamment dans «Ahlil, ahlil» et «Yak ennighak» (Je te l'ai pourtant dit), réalisés par Rachid Harhar, «El Michouar» (Le parcours) de Djamel Fezzaz ou «Une guerre douce» de Mina Kassar, pour ne citer que quelques titres. Mais nous nous souviendrons surtout de sa dernière apparition télévisée durant le mois de Ramadhan dernier, dans «Akh'kham ned'Da Meziane» (La maison de Da Meziane), écrit par Slimane Boubekeur, réalisé par Mahfoud Okkacha en trois séries totalisant 90 épisodes. Salima Labidi qui s'est glissée dans la peau de Monica, une Française mariée au fils de Da Meziane nous avait, en effet, arrachés beaucoup de fous rires. La regrettée s'est vue, par ailleurs, confier en novembre dernier, un rôle dans la pièce «Gataâ oua armi» de Said Hilmi, présentée à Koléa. La pièce d'une durée d'une heure dix minutes, se déroule sous une forme d'altercations autour de divers points de vue. Ce spectacle est une galerie de portraits et de personnages vivant différemment leur vie en communauté et posant un regard personnel sur le monde. Salima Labidi a été enterrée, hier, vendredi, au cimetière d'El Madania, sur les hauteurs d'Alger, en présence d'une foule nombreuse. Qu'elle repose en paix.