Si Maître Farouk Ksentini en parle, c'est ce que le problème relève quelque part des droits de l'Homme ou, en tout cas, en revêt la signification. Il s'agit de l'emploi des jeunes dans le sud du pays. Ce problème est devenu récurrent tant dans le discours officiel que dans les médias. On le comprend, les principaux mouvements sociaux qui ont agité l'Algérie ces derniers mois ont été déclenchés et animés par un mouvement qui mobilise les chômeurs de ces régions du pays. Le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme, s'est fait, sans jeu de mots, l'avocat de jeunes qui se sentent marginalisés. Il faut mettre fin aux disparités régionales en matière d'emploi. Il a été très sévère en constatant le caractère insupportable de la situation vécue par cette frange de la population qui, en principe, a les mêmes droits que tous les autres dans le pays. Me Ksentini a été très direct, comme à son habitude. Il ne comprend pas que l'on tarde à prendre en charge les revendications exprimées par ces jeunes. Il est allé plus loin en se mêlant de cette affaire puisqu'il a remis au Premier ministre un rapport dont une copie a été transmise au président de la République. Illogique, inadmissible et inacceptable, c'est ainsi qu'il qualifie la situation des jeunes chômeurs du sud du pays. C'est dire qu'il prend l'affaire très au sérieux et à juste titre. Aucune disparité ne doit exister entre un jeune demandeur d'emploi qui habite une région donnée et qui peut trouver rapidement un emploi et un autre jeune qui habite le sud du pays. Les mêmes chances doivent être accordées à tous. Il interpelle les multinationales implantées dans les régions pétrolières et gazières et aussi Sonatrach sur leurs réticences et même leur refus de recruter les jeunes du Sud. Il n'y a aucune raison que cela se poursuive.