«Il est désormais strictement interdit de construire des infrastructures touristiques sans garder le cadre traditionnel local.» Le secrétaire d'Etat chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj-Saïd, a effectué, lundi dernier, une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Tissemsilt. Au cours de sa visite, le ministre inspecta plusieurs projets tels que le parc national El Meddad de 3 425 ha à Theniet El Had, classé patrimoine mondial protégé et qui s'affiche comme étant un espace de préservation et de conservation de l'équilibre naturel et environnemental de haut niveau. C'est aussi un lieu de prédilection pour de nombreuses espèces végétales et animales rares et endémiques. Il est également parcouru par un dense réseau de sources et de cours d'eau, qui font sa beauté et sa splendeur. Ce parc représente un point de jonction ralliant les monts de l'Ouarsenis et les plaines du Sersou. Sa beauté réside aussi dans ses majestueuses forêts de cèdres, de chênes verts et de chênes-lièges, surtout pendant l'hiver où la neige s'étale sur les cimes des arbres. El Meddad est également serpenté de pistes et de passages sinueux pour le plaisir des randonneurs et des amoureux de la nature. Son plus haut sommet, le pic Barit, culmine à 1 787m. En outre, un autre atout de la wilaya, le parc d'Aïn Antar sur 500 ha est situé sur le territoire de la commune de Boucaid, en chevauchant Lazharia, Bordj Bounaâma et Sidi Slimane. Ce magnifique site dispose de sa fameuse source thermale, juchée sur les hauteurs de l'Ouarsenis avec leur plus haut sommet (le pic de Sidi Amar de 1983 m d'altitude). Il dispose, par ailleurs, d'une forêt dense, à sa base de cèdres, de pins et de chênes verts. En plein milieu, se dresse le centre de remise en forme et de détente qui peut accueillir 200 personnes. Le barrage de Bougara est, quant à lui, une vaste étendue d'eau limitrophe avec la wilaya de Tiaret, et se situe à 13 km au sud-est de Tissemsilt. Il est entouré de spacieux espaces verts et représente une importante niche écologique, abritant diverses espèces de poissons, d'oiseaux et des espèces sédentaires et migratrices. Accueillant de nombreux amateurs de détente, cette région est appelée à devenir une destination touristique permanente. Quant à la station thermale de Sidi Slimane, elle se caractérise par ses eaux réputées pour leurs vertus thérapeutiques, notamment pour le traitement des différentes pathologies dermiques, articulaires ou digestives. Ces eaux coulent en cascades à des températures moyennes de 42°C après avoir traversé les tréfonds des monts de l'Ouarsenis. Cette station se situé à près de 60 km du chef-lieu de wilaya, dans la commune de Sidi Slimane, et à proximité de Boucaid, Bordj Bounaâma, Béni Chaïb, Béni Lahcène, à une altitude de 1 230 m. Les thermes de Sidi Slimane, exploitées depuis 1910, offrent un ensemble de bassins de baignades collectifs et individuels, ainsi que des structures d'hébergement et de restauration. Le secrétaire d'Etat auprès du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed- Amine Hadj -Saïd, a insisté lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Tissemsilt, lundi dernier, sur la construction des infrastructures touristiques et des hôtels, selon l'aspect architectural et environnemental de chaque région. S'exprimant en marge de ce déplacement, il a tenu à souligner qu'«afin de préserver et de garder l'aspect traditionnel d'une wilaya et toutes ses spécificités, nous avons inclu dans les cahiers des charges, la formule de la construction selon l'aspect architectural de chaque région.» Il dira dans ce sens qu'«il est désormais strictement interdit de construire des infrastructures touristiques sans garder le cachet traditionnel local». Dans cet ordre d'idées, le ministre mettra l'accent sur l'aspect patrimoine, affirmant que «la terre ne nous appartient pas, elle nous a été prêtée par nos ancêtres et toutes les générations qui nous ont précédés, et chacune a laissé son empreinte». Ce qui est nécessaire, selon lui, c'est de protéger et préserver ce patrimoine pour les générations futures. «On doit s'inscrire dans cette optique et dans cette vision de développement durable», a-t-il ajouté. Concernant le tourisme rural et devant la beauté des paysages qui caractérisent la wilaya de Tissemsilt de même que la grandeur de sa nature, dont la préservation a permis de garder la nature quasiment intacte, Mohamed Amine Hadj Saïd a indiqué que «ce genre de tourisme donne un goût particulier, que ce soit aux touristes locaux ou étrangers.» Et de poursuivre : «Aujourd'hui les Algériens ont besoin d'endroits touristiques pareils, naturels, préservés de toute forme de construction, béton et fumées d'usines et de voitures.» Pour appuyer ses dires il a cité à titre d'exemple, la forêt de Bouchaoui qui «connaît une affluence très importante des citoyens, surtout les week-ends». «Cette surcharge au niveau de cette forêt confirme que nous avons un manque important de ce genre de sites touristiques où on peut respirer un grand bol d'air frais.» Le secrétaire d'Etat chargé du tourisme a fait savoir dans ce sens que «le tourisme rural est l'un des piliers sur lesquels repose l'activité touristique dans notre pays». Avant d'ajouter : «Il est temps aussi de développer ce type de loisirs qui est l'avenir de notre pays.» Il dira dans ce contexte que «le gouvernement va déployer tous les moyens afin de booster ce secteur porteur pour l'économie nationale et qui permet par la même de faire connaître la destination Algérie». S'agissant de l'encouragement et du développement du tourisme rural, Mohamed Amine Hadj Said a souligné : «Nous faisons confiance aux populations locales pour valoriser cette activité économique très porteuse, qui leur permettra d'une part d'avoir une rentrée d'argent, et d'autre part de promouvoir les atouts de la région.» Mettant l'accent sur la diversité touristique en Algérie, il a souligné que comme chaque région rurale en Algérie a ses traditions spécifiques, le secrétaire d'Etat a indiqué qu'il est nécessaire d'intervenir au niveau du programme de construction des logements ruraux au niveau national, et ce, «pour inciter les habitants et les propriétaires de ce genre de logements à recourir à la fameuse formule de séjour chez l'habitant». Selon lui, «il faudrait actuellement qu'on crée une zone pilote qui va montrer que ce type du tourisme est très rentable». Enfin, Mohamed- Amine Hadj-Saïd reviendra sur la question de la construction des maisons en milieu naturel, partant du principe que «les gîtes ruraux de même que les restaurants traditionnels sont vivement encouragés par notre département». Ceci nonobstant le fait qu'«au 21e siècle, le tourisme culinaire est considéré comme un segment important du tourisme».